
La Ligue Europa, le “derby” d’Occitanie, les ambitions de Toulouse : focus sur le TFC
Avant la réception du Toulouse Football Club dimanche, nous avons pu échanger avec Emmanuel, rédacteur pour le site LesViolets.com. Nous avons pu évoquer avec lui le début de saison des Hauts-Garonnais, la participation à la Ligue Europa et l’avenir de nos deux clubs respectifs.
Peux-tu nous donner ton avis sur ce début de saison du TFC ?
On a perdu énormément de joueurs cet été, dont cinq sont partis libres, et notre recrutement est toujours fait de paris. Avec un nouvel entraîneur qui découvre le poste de numéro 1 et la Ligue Europa à gérer, pour notre deuxième saison en Ligue 1, il y avait de quoi être inquiet. Et pour l’instant, sans surprise, c’est moyen. On s’ennuie pas mal devant le TFC cette saison, et malgré quelques fulgurances on n’a pas encore fait un match plein. En revanche, c’est plutôt solide défensivement et Guillaume Restes fait sensation dans les cages. Comptablement, on a peu de marge sur le bas de tableau, mais on va dire que c’est correct. Et en Ligue Europa, on a fait le boulot, avec quatre points en deux matchs.
Quelle importance donner à un match contre Montpellier quand on joue les REDS en Ligue Europa ?
Forcément, personne n’a encore Montpellier en tête. À Toulouse, l’Europe c’est une fois tous les 15 ans, et le déplacement à Liverpool sera parmi les 3-4 plus belles affiches de l’histoire du club. Ça fait en plus écho à notre confrontation face à eux en 2007 en barrage de Ligue des Champions. Mais comme je le disais, on a trop peu de marge en championnat pour se permettre de mettre de côté le match de dimanche. Le club joue vraiment l’Europe à fond, mais ça reste une compétition bonus. L’avenir du club se joue en Ligue 1 et Montpellier est une équipe de notre championnat. Si on veut éviter de se faire peur, c’est typiquement le genre de matchs où on doit prendre des points.
Ce MHSC-TFC, est-ce un derby pour toi ?
Pour moi non, ce n’est clairement pas un derby. Je trouve déjà le terme un peu abusif avec Bordeaux, mais contre eux, il y a une rivalité clairement installée, et elle existe même entre les deux villes, au-delà du foot. Je ne vois pas ça du tout entre Montpellier et Toulouse. C’est la région Occitanie, certes, mais on ne peut pas créer une rivalité sur la base d’un découpage administratif. Montpellier est même plutôt un club que j’aime bien. Quand un ex du TFC rejoint Bordeaux, ça passe toujours mal chez les supporters. Quand Sylla a signé chez vous, ça ne serait venu à l’esprit de personne d’y voir une trahison.
Que vaut cette nouvelle saison en Ligue 1 par rapport à l’élan qui était le vôtre l’an dernier ?
Chez les dirigeants, le discours est clair, on doit progresser chaque année, intégrer la première moitié du classement cette saison et s’installer dans le top 7-8 d’ici 4 ans. Mais je ne connais aucun club qui ait grossi aussi vite sans réussir à conserver ses cadres. Or pour plusieurs raisons, on en est encore incapables, notamment financièrement. On l’a vu cet été. L’actionnaire ne veut pas non plus infuser d’argent dans le club et veut le faire grandir de lui-même, en augmentant ses revenus. C’est très ambitieux et à mon avis, irréalisable dans les délais envisagés. Je pense que pour la première fois depuis le rachat de 2020, on va stagner voire régresser cette année. Et on se dirige vers un jeu beaucoup moins spectaculaire. Mais si on joue un 16ème de Ligue Europa ou de Ligue Europa Conférence, et que ça s’accompagne d’un maintien assez serein, on pourra dire que la dynamique ne sera pas brisée.
Donne-nous ton avis sur le début de saison du MHSC.
C’est une des équipes que j’ai un peu de mal à évaluer cette saison. On a l’habitude d’être critiques avec les entraîneurs français, mais Der Zakarian fait partie de ceux pour qui j’ai plutôt de l’estime. Je vois le MHSC comme l’équipe de milieu de tableau par excellence, trop forte pour descendre et trop limitée pour accrocher l’Europe. L’an dernier, j’ai eu peur pour vous en début de saison. Votre trajectoire me rappelait un peu celle du TFC des années 2010, qui à force de ne pas accrocher l’Europe, avait fini par s’habituer à jouer le maintien, avant de finalement descendre en 2020. Ça semble s’être stabilisé chez vous cette saison, avec les belles recrues Al-Tamari, Omeragic et Adams. Je vous vois finir entre la 10ème et la 12ème place. Mais pour l’avenir, avec quelques cadres vieillissants et un projet peu lisible, je ne trouve pas la situation forcément enthousiasmante pour vous.
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