#1 Une saison de cogitations
Avant de vous proposer une nouvelle rubrique, l’heure est avant tout aux présentations. Je m’appelle Davy Gounel. Pailladin pure souche, né à Montpellier, ancien pensionnaire du MPSC (ouais ça date…), j’ai couvert le Montpellier Hérault et l’équipe de France en tant que journaliste sportif pendant une dizaine d’année pour Midi Libre. Chroniqueur régulier du Club Sers, j’ai décidé depuis 3 ans de me reconvertir dans la préparation mentale et dans le coaching (je passe mon Brevet de moniteur de football au FC Sussargues) avec l’idée de passer à nouveau de l’autre côté du terrain et d’être acteur de la performance et plus simple analyste.
Préparateur mental de la Leadbetter Académie de Montpellier Massane, j’ai décroché mon Certificat de préparation mentale pour la performance professionnelle le 24 septembre 2020, puis j’ai enchaîné par le certificat professionnel d’Accompagnateur sportif après une formation en psychologie du sport et préparation mentale le 21 octobre 2021. J’ai terminé ces deux années d’instructions par une année à l’école de préparation mentale « Focus » à Bordeaux où j’ai validé toutes les compétences de la session « expert » en préparation mentale.
AllezPaillade étant la référence absolue en pure player d’infos et d’actualités du MHSC, l’idée d’une collaboration est venue naturellement. La rubrique « Dans la tête des Pailladins » offrira aux fans un éclairage sur l’aspect mental de la performance des Pailladins avec une totale liberté de ton.
Place maintenant au premier dossier que nous avons logiquement décidé d’évoquer ensemble après qu’il ait fortement animé la saison 2023/2024 du MHSC.
Ce 8 octobre 2023, face à Clermont à domicile, à l’orée de la 8e journée de Ligue 1, le Montpellier Hérault pointe à la 9e place du classement avec 9 points au compteur. La saison ne fait que démarrer mais les places européennes sont à portée de fusil en cas de succès, et c’est toujours bon à prendre pour enclencher une dynamique.
Alors que les Héraultais se dirigeaient vers une victoire spectaculaire 4-2 et que l’on entamait le temps additionnel, portés par un Moussa Al Tamari virevoltant (il avait inscrit un doublé) et un Téji Savanier à la baguette (lui aussi auteur d’un doublé)… on connaît tous la suite. L’idée ici n’est pas d’incriminer qui que ce soit, mais d’analyser d’un point de vue mental comment collectivement et individuellement cet incident a pu perturber la saison des Héraultais.
Toute proportion gardée, cette désillusion est une sorte de « remontada », ce trauma subit collectivement par le PSG, qui a eu beaucoup de mal à s’en remettre, et qui est revenu comme un boomerang les saisons suivantes car ce trauma n’avait pas été « travaillé », digéré. Rien d’étonnant alors qu’en 2022 au match retour à Madrid, alors que le PSG maîtrisait son 8e de finale de Ligue des champions, en menant 0-1, une bourde de Gianluigi Donnarumma, puis une erreur de Marquinhos deux minutes plus tard, allaient réveiller les vieux démons parisiens…
L’idée, dans ces cas-là, est de ne pas minimiser « l’incident » et ses conséquences, et surtout de faire parler les joueurs individuellement et collectivement, parce que c’est le groupe qui possède en lui les solutions de rebond. A Paris comme à Montpellier, on n’a pas pris assez de temps pour traiter ce trauma collectif et passer d’une situation passive à une situation active. Le rôle du préparateur mental dans cette situation, c’est de faire circuler la parole dans l’équipe et recréer de la cohésion autour de cet événement par les échanges, lors d’une ou de plusieurs vraies séances « d’entraînement » mental.
Pas de solution miracle, la parole libère l’énergie individuelle et construit la performance collective. Le sentiment d’injustice, voire de colère face à cette victoire volée, ont couvé comme un mauvais feu sans être véritablement extériorisées et sans qu’un plan de bataille pour se remettre la tête à l’endroit ne fut établi.
Laurent Nicollin me dira que Moussa Tamari fut particulièrement marqué par cette victoire volée, lui qui avait gonflé ses stats à l’issue du succès 4-2 face à Clermont. Un sujet évoqué avec le président entre deux portes, mais pas assez posé sur la table pour aider l’international jordanien à switcher au mieux sur la suite de la saison. Switcher, passer à autre chose avec un autre plan en tête, c’est le groupe dans son ensemble, staff et joueurs, qui n’aura pas su trouver la solution, et qui aura subit cette saison de cogitations.
En parlant de cogitations, Akor Adams en connaît malheureusement un rayon. Et il est un cas d’école cette saison en matière de crise de confiance et de « trauma » non traité. Et il sera d’ailleurs à lui seul le prochain sujet de notre éclairage sur l’aspect mental de la performance des Pailladins.
Prenez soin de vous et portez-vous bien !
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