Laurent Pionnier : « Je n’ai pas de honte à dire que j’ai fait de la dépression »

Laurent Pionnier était récemment en entretien auprès de RMC Sport, où il évoquait l’une de ses reconversions en tant qu’agent de sécurité. L’ancien gardien du MHSC réouvrait le douloureux chapitre de sa fin de carrière en foot :

« Ce manque-là, je crois qu’il faut vivre avec, parce qu’il sera éternel. C’est une chose pour laquelle tu es conditionné depuis tout petit et à un moment donné, ça s’arrête. Quand ça arrive, c’est un traumatisme. Et encore, ce mot est petit par rapport à la réalité des choses. Au début, tu cherches à surmonter ça, mais en fait ce n’est pas ce qu’il faut faire. Il faut juste savoir vivre avec. Le foot, c’est fini. Je ne jouerai plus au haut niveau, malgré mon envie. Ce n’est plus possible, point. Il faut essayer de trouver d’autres choses qui vous passionnent et vivre avec cette idée que le foot c’est fini. C’est comme ça. »

Le Champion de France 2012 ne cache pas le malheur qu’il a pu connaître en mettant un terme à sa carrière professionnelle :

« Aujourd’hui, je n’ai pas de honte à dire que j’ai fait de la dépression. Peut-être aussi parce qu’il y a moins de tabou à ce sujet… Heureusement, j’ai pu compter sur le soutien de ma famille et de mes proches. C’est primordial dans ces moments-là. Depuis tout petit, tu rêves de faire quelque chose, tu te donnes tous les moyens pour y arriver et quand tu as la chance d’atteindre ce but, tu vis des émotions plus qu’intenses.

Quand tout s’arrête, forcément, il y a le vide, le manque, le néant. J’ai eu l’opportunité d’enchaîner un autre métier rapidement au sein de l’UNFP, qui me passionne aussi, tout comme la sécurité aujourd’hui, ça m’a permis de ne pas sombrer. »

Sans langue de bois, Laurent Pionnier évoque par ailleurs le volet financier et le besoin de travailler malgré sa carrière de footballeur professionnel :

« Je n’ai pas gagné suffisamment ma vie pour arrêter de travailler. Mais même si c’était le cas, je n’ai pas une nature à rester sans rien faire. Donc j’aurais toujours continué à faire quelque chose. J’ai eu ma première carrière professionnelle. J’ai gagné ma vie. Évidemment, je n’ai pas eu les salaires de certains joueurs du PSG ou autres. Mais je suis arrivé à me reconvertir. Je travaille à l’UNFP et la sécurité, c’est un métier-passion. Je ne fais pas ça parce que j’en ai besoin pour vivre. J’en ai besoin psychologiquement. Ça met du beurre dans les épinards, évidemment, mais j’assouvis une passion avant tout. »

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