De nouvelles directives pour l’arbitrage en Ligue 1

Face au fiasco du dernier appel d’offres de droits TV, le football français se retrouve dans l’obligation de se réinventer. Parmi les pistes d’amélioration évoquées, l’arbitrage, c’est en tout cas ce qui ressort d’une interview qu’a accordée Antony Gautier, le patron de l’arbitrage français, à l’AFP.

L’ancien arbitre veut du changement et sa priorité est clairement “le jeu”. “Favoriser le spectacle et le jeu. D’abord par l’accélération du rythme du jeu, dans l’exécution des remises en jeu, des pénalties, des coups-francs… Il faut encourager la continuité du jeu en tolérant davantage les micro-contacts. J’ai demandé aux arbitres de décompter scrupuleusement les arrêts de jeu pour le temps additionnel. Je veux un temps de jeu effectif le plus élevé possible. En 2023-24, il a été en moyenne de 57,44 minutes, c’est mieux qu’en 2022-23 où il a été de 55,51 minutes.“

Un arbitrage qu’on pourrait imaginer plus laxiste donc, mais attention Antony Gautier veut aussi resserrer la vis concernant les interpellations de l’arbitre par les joueurs. L’objectif mettre fin au problème des joueurs qui s’agglutinent autour de l’arbitre pour contester une decision. “Nous allons mettre en place le système autorisant le seul capitaine de l’équipe à parler à l’arbitre. Il faut savoir rester ferme sur les situations incontournables quand la santé d’un joueur a été menacée. Mais aussi faire preuve d’intelligence situationnelle, par exemple sur le cas d’un second avertissement ou d’une main dans la surface.” Par chance, Téji Savanier est notre capitaine sinon il finissait avec 4 ou 5 cartons en plus dans la saison.

Enfin vient l’épineuse question de la sonorisation des arbitres. Lors des JO, une première tentative en ce sens a été mise en place en permettant aux arbitres d’expliquer leur décision après consultation de la VAR à travers les haut-parleurs du stade. Sauf qu’il y a de ça quelques jours, le Parisien nous apprenait que la sonorisation pourrait être repoussée voire abandonnée par DAZN faute de moyens financiers. Des complications que l’ancien arbitre confirme : “J’ai demandé des debriefings publics réguliers des décisions majeures en Ligue 1, il faut rendre directement accessibles au grand public les échanges entre l’arbitre et l’assistance vidéo, expliquer comment on en arrive à telle décision. Il faut diffuser cette explication sur les écrans du stade. Il y a encore des problèmes techniques à régler, c’est du ressort de la Ligue de football professionnel (…) La Ligue donnera aussi son feu vert pour la sonorisation de l’arbitre central au moment des décisions avec assistance vidéo. La France a été tout de suite candidate à l’expérimentation, et l’a fait pour les finales de Coupe de France féminine et masculine. Les arbitres sont prêts mais malheureusement les considérations techniques ne sont pas encore réunies. »

De toute façon, étant donné la Ligue 1 low-cost mise en place par DAZN, ça ne nous étonnerait pas que les joueurs finissent par s’auto-arbitrer avec un remplaçant chaque mi-temps comme juge de touche.