[VU DU CAILLOU #8] La «charnière»

Oui, je l’avoue! Au coup de sifflet final du match contre Reims, après ces 4 buts encaissés, dans ma tête, une formule raisonna bêtement: «saison terminée!». Cette rencontre «champagne» représentait pour moi, avant et après le coup d’envoi, le match «charnière». Ce match qui te fait glisser du bon ou du mauvais côté. Du champagne millésimé aux bulles qui te donnent mal à la tête. Et dieu sait que ces 4 buts ont fait mal à la caboche.

Dix jours plus tard et un énième report, notre équipe se rend en terre Girondine. J’enregistre le match et au retour du travail, je le regarde, mais peut-être, avec un peu moins d’ambition que d’habitude. Comme si je sentais la mauvaise série perdurer. Il faut quand même dire que le niveau de l’opposition ne donnait pas envie de s’enthousiasmer. En plus, les Bordelais égalisent d’un but de la main, une semaine après qu’un texte de la FIFA stipule que toute main dans la surface, volontaire ou involontaire, doit être sanctionnée. Malgré le VAR et la recommandation de la FIFA, l’arbitre accorde le but. Là, dans ma tête, «le cauchemar» continue. Après cette égalisation ubuesque, je vis le match en craignant le pire. J’envisage une piteuse défaite ou un énième match nul, mais celui-ci, à tous les niveaux. Je crois que c’est le pire match auquel j’ai assisté cette saison. Et j’en ai vu beaucoup cette année grâce aux multiples reports et reprogrammations. Merci en passant, à la ligue, pour l’équité sportive!

Au final, cette piquette présumée débouche sur un grand cru. Car si le match contre Reims représentait un moment clé de notre saison, ce résultat à Bordeaux, sur une terre historiquement hostile, matérialise encore davantage le sens de l’expression un match «charnière». Ces trois points, acquis dans la douleur, nous propulsent, à nouveau, vers les places européennes.

Le problème c’est qu’un «match charnière» amène un autre «match charnière». Après le mauvais champagne, le bon cru de mardi, il faudra déguster un bon vin d’Anjou pour la millième de notre club en ligue 1. Seule la victoire sera belle! Un succès dimanche (encore le dimanche!), et forcément d’autres matchs «charnières» suivront…

En conclusion de ma chronique sur le match «charnière», je crois que pour le Montpellier Hérault, chaque match en constitue un. D’ailleurs c’est une blague récurrente avec mes amis. Chaque match de La Paillade représente pour nous un match «charnière», depuis maintenant plus de trente ans. Cette année, Il s’avère difficile d’affirmer aujourd’hui que telle ou telle rencontre a été plus importante pour notre classement en fin de saison. Si on avait perdu à Bordeaux, la défaite contre Reims aurait été «charnière» négativement. Mais si on finit européen, la victoire laborieuse à Bordeaux constituera le match «charnière».

Encore une fois, avec notre club, c’est difficile d’y voir clair. Pour moi, tous les matchs de La Paillade sont importants. Alors pour bien comprendre ce qu’on entend par match «charnière», je décide de prendre un exemple beaucoup plus éclairant dans l’ actualité extérieure à nôtre club. Je me rends compte que ma démonstration manque cruellement d’arguments et d’exemples convaincants. Je vais donc vous poser une question toute bête.

«Quel est selon vous, le match «charnière» de la saison du PSG?»

Bingo! j’ai mon exemple éclatant, le PSG. À chacune de leur saison, un match «charnière», retentissant! Mais pour eux, c’est encore plus fort, c’est comme si leur charnière (attention, je parle bricolage) cède au moment où ils se présument tout en haut. Après!! C’est le néant, l’apocalypse, la déroute, l’effondrement, la ruine, le sinistre, la fortune de mer, la destruction, l’écroulement, la faillite!!!!!!

Ce qui s’est passé cette semaine, c’est encore plus fort que la «remontada» ( match «charnière» 8 mars 2017). Là ils ont été ridicules face à une équipe décimée qui ne venait même pas dans l’idée de pouvoir rivaliser. Mais Paris l’a fait, et possède du coup son nouveau match «charnière» de légende. Gloire à leur charnière! Les plateaux de télévision sont dévastés. Des journalistes, impartiaux comme souvent, ont les larmes aux yeux après ce tsunami médiatique. Merci pour ce moment! Gagner 2 à 0 à l’extérieur et se faire éliminer, c’est unique dans l’histoire de la ligue des champions. Il n’y a pas l’ombre d’un doute, Paris est magique!

Merci à ce club qui m’a permis de trouver l’argument décisif pour ma démonstration d’aujourd’hui sur le match «charnière». Merci au PSG pour les années de «chambrage», bien de chez nous. «I’m so happy», Eric Cantona.

Notre Montpellier Hérault figure à l’opposé de ce foot «business», de ce foot «paillettes», de ce foot «médiatique», de ce colosse financier aux pieds d’argile. Notre club possède une identité forte qui n’oublie jamais ses anciens. Le club va encore le prouver dimanche pour la millième dans l’élite. C’est sûrement là, j’en suis même certain, que se situe, la nôtre, de «charnière».

Allez Paillade !

Stéphane Castieau

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