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[VU DU CAILLOU #10] L’autopsie d’un rêve en 45 minutes
Lors du match contre Toulouse, je suis passé par plusieurs sentiments, parfois contradictoires, de l’abattement à l’espérance. Je vous propose une analyse de mes perceptions mouvantes sur la possibilité de voir notre club se qualifier en coupe d’Europe tout au long de la seconde mi-temps.
L’ABATTEMENT
À la soixante septième minute du match contre Toulouse, je tombe de dépit sur mon canapé après l’égalisation prévisible de Sidibe. J’ai alors le sentiment que notre équipe n’y arrive plus. Depuis un trop long moment dans ce championnat, on ne sait plus tenir le score avec sérénité!
L’ESPOIR
On débute très bien la seconde mi-temps avec de l’intensité. Puis vient fort logiquement le splendide but de Skhiri sur un énième débouler d’Aguilar. Je profite de ce moment de célébration, de la 55ème minute, pour envisager que, finalement, notre équipe peut retrouver de l’élan pour cette fin de saison. Le non-match contre Nice peut encore être rattrapé dans cette chaotique course à l’Europe. Oui, à ce moment du match, je cogite à nouveau aux places européennes.
LE DOUTE
Dès la remise en jeu des joueurs du TFC, nôtre équipe se montre, une fois de plus, bourrée de doutes. Les toulousains se mettent à remporter tous les duels et on sent, tous, devant notre télévision ou au stade, approcher l’inévitable moment de l’égalisation. Durant toute cette période du match, je me dis qu’il ne faut plus du tout songer aux places européennes. On n’a pas le niveau et ce n’est malheureusement presque plus un doute au moment du but Toulousain, c’est un renoncement au rêve européen.
LA GUÉRISON
Quelques instants après l’égalisation, je sens cette fois-ci, que nôtre équipe souhaite aller de nouveau de l’avant et met la pression sur les Toulousains. Mais nos attaquants paraissent fatigués et je doute encore qu’on puisse avoir le geste juste devant la cage toulousaine et prendre l’avantage.
L’ESPÉRANCE
L’entrée en jeu de Souleymane Camara à la 75ème minute me donne tout de suite cet espoir de but. Depuis quelques temps, il montre qu’il a retrouvé son football. Sa superbe tête à Lyon, dans les arrêts de jeu, est passée complètement inaperçue dans la défaite. Mais quel but et quel timing! Sa rentrée contre Guingamp s’avère aussi très convaincante et permet à l’équipe de bien gérer, pour une fois, la fin de match.
Pour toutes ces raisons, son entrée en jeu me donne l’espérance que quelque chose va se passer. Et je mentirais si je ne révélais pas que c’est bien la première fois, cette saison, que l’entrée de Souley me provoque cette conviction. À d’autres moments, je me suis montré beaucoup moins optimiste lors de ces rentrées en jeu. Bien sur je ne l’ai jamais critiqué! Eu égard à tout ce que l’on a vécu ensemble, on n’abîme pas MONSIEUR CAMARA. Mais même, Michel Derzakarian, qui loue son professionnalisme, ne le faisait presque plus jamais jouer. Mais Souleymane est de retour et ne va pas tarder à le montrer.
LA RÉSURECTION
Deux minutes après son entrée en jeu, Souleymane décale sur le côté droit Aguilar, sollicite le une-deux et catapulte d’une superbe tête croisée la ballon aux fonds des filets. « OUI SOULEYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYY !!!!!!!!!! »
Je fais à nouveau des bons dans mon salon à la gloire de « MONSIEUR CAMARA ».
Cette fois-ci les dernières minutes sont plutôt bien gérées et on sent plus venir un troisième but pailladin qu’une égalisation.
Le score reste finalement de 2 à 1. Mais quelle victoire primordiale pour continuer à rêver! Merci SOULEY!
LE RÊVE EUROPÉEN
Après cette autopsie de mes ressentis, lors de cette seconde mi-temps contre Toulouse, je me dis que, finalement, la course à l’Europe ne s’avère pas totalement finie. Les médias ne causent que de Saint-Etienne et de Marseille. Tant mieux! On a toujours préféré la position masquée. Mais il faut être conscient que cette année, aucun des prétendants ne domine son sujet. De plus, que ce soit les verts ou les marseillais, on les joue chez eux en toute fin de championnat. Pas facile, j’en conviens, mais pas irréalisable pour La Paillade, cette saison, face à de tels adversaires! Avec notre équipe au complet, un peu plus reposée, et des remplaçants de qualité qui peuvent amener quelque chose en fin de match à l’image de Paul Lasne ou de SOULEYMANE LE MAGNIFIQUE, tout reste possible.
L’image de fin de match avec MONSIEUR CAMARA qui monte rejoindre les supporters à la Butte pour passer un bon moment avec eux me fait penser que Souleymane se sent bien et qu’il peut se transcender. Aguilar retrouve le feu dans ses jambes. Delort a toujours la grinta et repire « La Paillade ». Pedro Mendès démontre à chaque match son importance derrière. « Leconte est bon »…Tu rajoutes, comme disait si bien Loulou, un peu de « Chatte » et la qualification est pour nous.
Pourquoi ne pas y croire ? Le pauvre match de Nice doit nous montrer ce qu’il ne faut pas faire et suivre, au contraire, à la lettre, la mise en garde du romancier Paulo Coelho . «Il n’y a qu’une seule chose qui rend un rêve impossible à réaliser: la peur de l’échec.»
Il faut aller à Strasbourg pour gagner! Gagner ne veut pas forcément dire avoir la possession de la balle. On l’ a vu contre Nice où pendant le premier quart d’heure on monopolise le ballon pour se faire cueillir à la première occasion. Il faut se montrer sérieux, malin et surtout vouloir à tout prix l’emporter.
MERCI ENCORE MONSIEUR SOULEY POUR NOUS LAISSER ENCORE RÊVER
Allez Paillade !
Stéphane Castieau
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