[Entretien AP] Bernard Soccoro: 45 ans d’une passion intacte

C’est le plus ancien et le plus fidèle supporter de la Mosson. Puisqu’il a commencé à soutenir le club alors qu’il n’était encore qu’une simple équipe corpo. Bernard Soccoro, fondateur du Club Central des Supporters a répondu avec beaucoup de gentillesse à nos questions.

Bernard toi qui a 45 ans de passion pour Montpellier derrière toi, que penses-tu de tous les sujets actuellement autour des stades, et les multiplications, interdictions de déplacement ou restrictions ou polémiques sur les insultes racistes et autres?

« De mon temps, évidemment, il n’y avait aucune interdiction. Je dirai que déjà la société a complètement changé et que nous vivons dans deux mondes totalement différents. Il n’y avait pas dans le stade de problèmes de violence ou de racisme. Jamais, ça nous serait venu à l’idée d’aller insulter un joueur adverse parce qu’il était de couleur différente. »

Pourtant la réputation de la marmite du Diable était bien réelle? Vous ne faisiez pas rire?

« On avait surtout la réputation du quartier, qui était un quartier dur. Mais au final il n’y a jamais eu de gros incidents dans le stade. A l’exception d’une rencontre contre Avignon à la fin des années 70, où c’était parti en bagarre à la fois sur la pelouse et dans les tribunes. »

Les déplacements sont aujourd’hui de plus en compliqués, comment ça se passait à ton époque?

« Les déplacements, c’est grâce à eux que j’ai découvert la France entière. Thonon, Montceau les Mines, Cuiseaux-Louhans. On partait avec les épouses. On calculait l’heure de départ pour être sur place à midi et retrouver du monde. C’est comme ça que j’ai visité la France. Maintenant, on fait toujours des déplacements dans la moitié Sud mais nous faisons notre vie. Nous louons nos mini-bus et nous partons à part. »

Comment gardes-tu la passion intacte après 45 ans?

« Déjà je suis né dans le quartier. Je suis né dedans même si le club est né quand j’avais 25 ans. J’ai connu Louis Nicollin à travers d’abord son équipe corpo. Et c’est une histoire qui est vraiment partie du bas de l’échelle pour arriver jusqu’en haut. Et puis il y a eu aussi au fil des années, des amitiés profondes. Je suis toujours en contact avec des supporters du début. Le jour où nous changerons de stade, peut-être que ça sera différent »

Comment conservez-vous juste à côté du stade, un local où on peut boire de l’alcool?

« Depuis 1987 et la création du local, l’association a une licence 3. Nous avons l’autorisation de vendre de l’alcool à emporter. Maintenant quand je vois ce que boivent certains sur les parkings avant de venir, ça me fait rire ces histoires d’interdiction de vente d’alcool. Ce n’est pas parce que tu vas boire une bière au stade, que tu vas être bourré. »

Comment imagines-tu le nouveau stade? Est-ce qu’en tant que groupe de supporters, vous êtes associés à sa construction, dans le choix d’une tribune ou pour un futur local?

« Le projet de stade, ça fait un an et demi qu’on en parle et rien n’existe. Je te rassure, je n’ai pas vu une maquette ou autre. Personne d’ailleurs ne parle d’une maquette. On va rentrer dans un autre monde avec ce stade. Par exemple, pour nous, ça sera vraiment différent, il y aura des prestataires de partout pour les boissons. »

Et avec les joueurs comment se passent la relation?

« J’ai senti un virage depuis les quinze dernières années. A l’exception de Laurent Pionnier, nous n’avons pas de joueurs qui viennent spontanément. C’est aussi un autre monde désormais. Pour avoir un joueur pour notre grand repas du 1er septembre, il faut que je fasse une demande par écrit. Et ensuite peut-être qu’un ou deux vont venir. On n’a pas la proximité que nous avions avant. Par contre les anciens contre Guy Formici, Bernard Ducuing, Jacques Vergnes répondent toujours favorablement et viennent avec plaisir. »

Que penses-tu des Ultras et des problèmes avec la bâche?

 » Nous, nous faisions partie de l’association française des clubs de supporters. Les Ultras sont nés au début des années 90. Ils sont arrivés en France par Marseille, sous l’influence italienne. Je les connais quasiment tous à Montpellier. Le souci c’est que ce sont 5 à 6 personnes qui posent problème. Pour la bâche, je n’aime pas trop la proportion que ça a pu avoir. »

Quel est ton regard sur la saison qui débute à peine?

« On ne fait pas un mauvais match à la Mosson contre Rennes, mais on perd. A Bordeaux, on fait une bonne première période, mais en seconde mi-temps, on lâche trop le ballon. On compte c’est vrai beaucoup sur Savanier et Mollet. Et avec les deux ça va changer la donne. On a une équipe pour faire mieux que l’an passé. En dehors de Paris ou de Lyon, je pense qu’on va faire partie des cinq-six équipes à la lutte pour la troisième place. On a un bon effectif. Il nous manquerait peut-être un attaquant pour mettre le waï dans les 20 dernières minutes. »

1 Commentaire

S’abonner
Notifier de
1 Commentaire
Récents
Anciens Populaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires
1
0
L’article vous fait réagir ? Commentez !x