[NOUVEAU] Interview de Frédéric Hantz – 2ème partie

Seconde partie de l’interview de Frédéric Hantz. L’entraîneur pailladin revient sur son arrivée et l’état du groupe, ses relations avec les présidents, les supporters.

 

Il y a un poste qui pose problème c’est celui de latéral droit?

C’est un poste qui contrairement à beaucoup d’autres n’est pas doublé. Le seul latéral de métier c’est Mathieu Deplagne. Après j’ai fait jouer William Rémy qui est défenseur central de formation. William a un côté beaucoup plus athlétique. Je voulais avoir deux options. Le fait que l’effectif soit conçu de cette manière n’est pas de mon ressort. Je suis arrivé le 27 janvier. Aujourd’hui je ne vais surtout pas dire qu’il me faut tel ou tel joueur alors qu’on est fin mars. Ce groupe a largement les moyens pour rester en Ligue 1 et moi je dois en tirer le meilleur.

L’intersaison prochaine sera celle du façonnage de votre premier véritable groupe à Montpellier?

Si le club est en Ligue 1 ou pas, la différence est énorme. J’y pense aussi un peu, mais très franchement dans ma fonction, je reste focalisé sur les sept matchs qui restent. L’avenir on aura le temps de le préparer, et on aura les bonnes discussions à avoir. Mon implication est sur le maintien, et ça ne peut pas être autrement. En fonction de Ligue 1 ou Ligue 2, les options ne seront pas du tout les mêmes. On ne peut pas anticiper certains choix tant que notre maintien n’est pas assuré.

Quelles sont vos relations avec le président Nicollin? On ne l’a pas entendu depuis votre arrivée?

Je considère que j’ai deux présidents, Louis et Laurent. Avec des rôles bien définis. Louis Nicollin est le président du club, il assure la stratégie. J’ai des communications avec lui tous les deux jours ou deux fois par semaine. Laurent Nicollin, je le vois tous les jours. Moi je fais comme j’ai fait dans tous les clubs où je suis passé. J’informe des décisions que je prends à Louis et Laurent. J’explique mes choix et ils me demandent ou pas des explications. Je ne suis qu’un salarié du club, un cadre. J’ai toujours eu un profond respect pour la hiérarchie, encore plus ici avec un président comme Louis Nicollin. Moi en tant qu’entraîneur, salarié ou cadre, j’ai un devoir d’information par rapport à ma direction. Dans la communication, nous n’avons aucun souci. Les préoccupations que nous avons avec l’ensemble des dirigeants et du staff c’est de gagner les matchs qu’il nous faut gagner et de préparer la prochaine saison quand le maintien sera assuré.

Le groupe était vraiment touché quand vous êtes arrivé?

Moi je n’ai pas trouvé un groupe abattu mais un groupe qui était dans le questionnement après la saison qui était vécue. Après le départ de Rolland puis l’interim de Pascal et de Bruno, ce n’est pas habituel. Il y avait une position au classement difficile quand tu oscilles entre la 15ème et la 20ème. Surtout dans un club qui était champion il y a quatre ans. Les joueurs quand ils démarrent une saison au Montpellier Hérault, ils ne sont pas habitués à vivre une saison comme ça. Mentalement, les joueurs avaient des incompréhensions. J’ai trouvé des joueurs qui attendaient un entraîneur qui allait apporter des solutions à leurs problèmes. Je n’ai pas trouvé un vestiaire détérioré. Les joueurs sont prêts à travailler. L’ambiance est bonne bien que nous ayons un groupe pro très nombreux. Ce serait une fausse excuse de dire que les joueurs ne sont pas prêts. Moi chaque match, j’ai des découvertes parce que ça fait que 9 matchs que je suis là. La trêve tombe très bien parce que j’ai une semaine pour trouver les meilleurs joueurs et former la meilleure équipe possible. Quand je dis après Saint Etienne, il y a des choses que j’ai compris, je ne suis pas un devin. On perdra encore des matchs (3-0), mais je parlais de la lecture du groupe et de ses capacités. Ce qu’on est capable de bien faire ou moins bien. Et travailler sur tous ces points.

On a eu l’impression que l’équipe baissait de pied une fois l’ouverture du score concédée, pourquoi selon vous?

J’irai plus loin encore avec une autre stat. Sur les neuf derniers matchs, on n’a jamais pris un but en première mi-temps. On est prêt à aborder les matchs, on fait des bonnes premières mi-temps, on marque souvent et on ne prend pas de but. En seconde période, il y a un aspect athlétique et mental. On a travaillé cette semaine sur l’aspect athlétique. Si tu baisses après, c’est à cause de trois facteurs. Soit athlétique, soit mental, soit que les changements du coach ne sont pas satisfaisants. Contre Marseille, je dois faire avant d’autres changements pour insuffler autre chose offensivement. Et quand perd, je perds aussi car mon onze de départ est important comme mon coaching après. Contre St Etienne, Roussillon démarre d’entrée et après sa sortie sur blessure, on voit que son remplacement nous a fait beaucoup de mal. Il y a des choses qu’on maîtrise et d’autres non comme la blessure d’un joueur ou un exploit adverse. Mais neuf rencontres sans prendre de but en première mi-temps et seulement en seconde, c’est un enseignement fort. C’est pour ça qu’on a travaillé athlétiquement cette semaine, qu’on est allé au Pic Saint Loup pour renforcer l’esprit de groupe. Il y a des choses qu’on peut corriger et d’autres auxquelles on ne s’attend pas. Il y a parfois un joueur qui lâche. Des joueurs qui sur le plan physique ou psychologique c’est plus difficile. Donc c’est à moi de trouver cet équilibre-là pour être constant. Mais contre Lille et Paris on marque trois buts en seconde période et à Paris, on fait une bonne seconde période. Ce n’est pas linéaire et ça complique l’analyse que je dois faire.

Si c’était linéaire, on serait le Barça de Johan Cruyff?

On serait pas le Barça. Mais c’est vrai que c’est assez rare avec une situation très particulière. Le tri qu’on peut faire entre ce qu’on peut améliorer et ce qu’on ne peut pas et très compliqué à faire. Et j’ai beaucoup travaillé sur ça. L’objectif pour la saison c’est d’être constant sur 90 minutes puis de faire preuve de plus d’efficacité sur le plan offensif.

Vous êtes très ouverts sur les supporters, ce n’était pas le cas de votre prédécesseur. Faisiez-vous pareil dans tous les autres clubs où vous êtes passé?

Moi je pense que l’entraîneur est un lien entre l’extérieur et l’intérieur du club. Entre les joueurs et les dirigeants. C’est la personne qui passe le plus de temps au club avec les kinés, le staff technique passe du temps aussi. L’entraîneur a pour rôle d’assurer la communication avec tous les membres du club et c’est important aussi qu’il le fasse avec les partenaires publics ou privés et les supporters. Un club représente une ville, des supporters. J’ai un devoir d’information par rapport à ces gens-là. Les supporters ce sont des gens qui sont passionnés par leur club depuis toujours. Bien avant que moi j’y arrive. Ils étaient là dans les années précédentes. Ils le seront quand je ne serai plus là. Je dois avoir ce devoir d’information parce que j’ai des infos à partager. Il y a des choses que je fais qui ne sont pas appréciées. Mais je suis d’une sincérité absolue. Je gagnerai des matchs et j’en perdrai. Mais comme je l’ai dit lors de mon arrivée, je veux que tous ensemble nous y arrivons. S’il y a une bonne communication dans le club et vers l’extérieur, il y a des choses qui sont comprises et on avance mieux. On a déjà vu les associations de supporters et je souhaiterai qu’on se revoit assez vite avec une réunion plus ouverte. Pour partager la vision de la fin de saison, et répondre à l’ensemble des interrogations. En tout cas je suis ouvert à ça.

 

L’intégralité de la deuxième partie en vidéo:

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