[MHSC 1-3 PSG] Les Pailladins ont été trop respectueux

Les Pailladins n’ont pas démérité, loin de là, mais la défaite de ce soir face au PSG laissera pas mal de regrets. On aurait tant aimé voir la formation de Michel Der Zakarian mettre le coup de collier supplémentaire pour vraiment faire douter une équipe remaniée. Montpellier a eu le mérite de revenir au score mais n’a jamais vraiment mis le grain de folie qu’il fallait pour emballer le match et faire cogiter des Parisiens qui ont presque joué à leur main. Il faudra relever la tête à Lens dimanche prochain et repartir de l’avant. Ce n’est pas un gros coup d’arrêt mais on espérait tellement mieux.

Montpellier avait tout à gagner et rien à perdre ce soir face à l’ogre parisien pouvant aligner des équipes formées de joueurs internationaux avec le flot de ses millions. Rien à perdre, mais bien un match à jouer pour se faire plaisir et tenter des choses car l’enjeu était de pouvoir passer devant le PSG en cas de victoire ou d’obtenir au moins le point du match nul. Les pailladins ont rendu une copie globalement propre et satisfaisante, le score final est même lourd par rapport à ce qu’ils ont montré car le résultat s’est joué sur des moments clés et un réalisme qui a manqué côté MHSC. Nous pouvons regretter que les joueurs ont parfois trop regardé une équipe qui était pourtant prenable et le sentiment qu’avec plus de hargne et de panache, le MHSC aurait pu espérer un meilleur sort. Car à trop gérer et à trop reculer les pailladins ont logiquement concédé l’ouverture du score avant de revenir par Stephy Mavididi. Ils auraient même pu prendre l’avantage sans un grand Navas qui a préservé ses cages. Une défaite d’autant plus difficile à avaler que le but du 1-2 intervient alors que le MHSC est en position de contre pour se procurer une bonne occasion. Une passe en arrière mal assurée, récupération parisienne et coup de rein de Kean dans la surface pour faire la différence et donner l’avantage aux parisiens. Ils n’en demandaient pas tant et il n’y a pas grand chose à faire quand on offre ainsi sur un plateau l’occasion de prendre les devants à une telle équipe. Mais même après ça, Montpellier aurait pu revenir et a poussé. En fin de match, Junior Sambia manque d’égaliser alors qu’il est seul à trois mètres des buts et qu’il n’a qu’à placer sa tête… Une occasion manquée qui aura la conséquence de voir Mbappe aggraver la marque dans le temps additionnel pour le 1-3. Mais là encore, même après ce coup fatal, les joueurs n’ont pas baissé les bras et Mihailo Ristic a manqué de réussite en envoyant une lourde frappe sur le poteau d’un Navas complètement aux fraises sur ce coup. Manque de réussite qui se paye cash pour les pailladins mais aussi bel et bien le sentiment d’un acte manqué si les joueurs avaient mieux pris conscience de leurs facultés à faire déjouer ce PSG. La résultat n’est pas une déception en soit mais nous regretterons un Montpellier qui a su seulement réagir par moment plutôt que de tenter plus de choses en arrêtant d’attendre sans cesse les parisiens. Autre point à souligner, Michel Der Zakarian a été peu inspiré dans ses changements qui peuvent légitimement être pointés du doigt et posent question. Les entrants ne se sont clairement pas mis au niveau notamment Keagan Dolly coupable de la perte de balle avant le but du 1-2 pour le PSG. Il faut dire que les millions du PSG permettent d’avoir un effectif d’un autre calibre quand nous voyons les entrants du soir côté parisien. Et c’est bien dans ce genre de rencontre que l’on regrette l’absence de supporters et d’un public chaud bouillant comme à la Mosson car avec la force de la marmite du diable, l’issue aurait pu être différente notamment lorsque nous avons senti l’équipe bien trop gentille et docile. La force mentale de celle-ci reste bien là, nous l’avons vu, mais réagir ce n’est pas assez surtout quand on ne met pas la balle au fond parce qu’en face ça ne pardonne pas et à défaut il n’aurait pas fallut donner le bâton pour se faire battre et offrir la victoire à Paris. Une belle opposition au final avec du rythme, du jeu et des occasions de la part des deux équipes même si il y aura un bémol : celui que nous aurions aimé voir notre équipe plus ambitieuse et surtout plus hargneuse sur l’homme.

Le match commence et rapidement un bon rythme se met en place entre les deux équipes. Logiquement, Paris veut poser le jeu tandis que les pailladins jouent sur leur capacité à se projeter rapidement vers l’avant. Dans des premières minutes où Montpellier prend le meilleur, Yun donne en retrait pour Téji Savanier qui reprend aux vingt mètres mais ça passe à côté. La défense parisienne a du mal à contrôler les offensives montpelliéraines. Les dix premières minutes voient le MHSC bien positionné en attendant les bonnes occasions et le PSG n’arrive pas à trouver d’espace. Mais les parisiens ont la possession face à des pailladins qui se contentent d’attendre des opportunités. En bloc, Montpellier arrive à contenir Paris qui a 66% de possession de balle à la 26e minute de jeu. Petit à petit, les héraultais ont de plus en plus de mal à ressortir les ballons car la pression grandit de la part du PSG et trop de ballons sont perdus rapidement. À force de ne faire que résister, le MHSC concède logiquement l’ouverture du score à la 33e minute. Sur la gauche de la surface, Di Maria centre en retrait à ras de terre pour Dagba qui se joue de Mihailo Ristic lâchant le marquage et n’a plus qu’à reprendre le cuir qui termine au fond des filets. Montpellier paye sa passivité et à trop subir nous ne tenons jamais bien longtemps. Le jeu est maintenant essentiellement parisien. Le MHSC ne peut que réagir en contre comme à la 40e minute lorsque dans l’axe Yun a l’occasion de décaler sur les côtés mais il choisi de frapper la balle qui s’envole au-dessus des cages. Dans la minute qui suit, Jonas Omlin doit repousser le tir puissant de Rafinha avant que les pailladins ne déclenchent un contre éclair. Dans l’action qui suit, Gaetan Laborde peut centrer de la droite vers la gauche dans la surface, Stephy Mavididi récupère et frappe au second poteau une première fois mais Dagba contre le ballon de la main, il récupère à nouveau et peut marquer malgré le retour éclair de Navas qui repousse le cuir mais juste derrière sa ligne, la montre vibre, but ! Une égalisation qui vient confirmer que les pailladins peuvent se montrer dangereux à tout moment malgré le fait qu’ils subissent le jeu. Sans la technologie, le but n’aurait sans doute jamais été validé. Si souvent décriée il faut bien se rendre compte qu’elle permet la plus part du temps de corriger et d’aider dans des situations difficiles à appréhender. Dans la foulée, Montpellier termine bien la première mi-temps puisque Gaetan Laborde remet ça sur la droite, rentre dans la surface pour servir à nouveau Stephy Mavididi aux six mètres. Nous croyons au 2-1 mais Navas sort rapidement devant l’attaquant pailladin et repousse miraculeusement la frappe. Malgré la domination globale du PSG, les grosses occasions du MHSC justifient le nul à la mi-temps.

Reprise pour la seconde période du match. Le MHSC met plus de détermination d’entrée. 50e minute, Di Maria est au coup franc et Gueye à la reception mais sa tête passe au-dessus des cages. Deux minutes après, Kean tire à ras de terre en reprenant sa passe interceptée mais le ballon file à droite des buts. Montpellier voit passer l’orage et reprend petit à petit ses esprits même si Paris domine. À la 58e minute, Pembélé peut centrer en retrait pour Kean dans la surface, sa reprise écrasée ne parvient pas à tromper Jonas Omlin. Parisiens et montpelliérains se répondent par des tentatives successives. Jonas Omlin doit s’employer à la 68e minute lorsque Di Maria peut adresser une frappe vicieuse dans la surface après avoir récupéré la balle sur une tergiversation de Daniel Congré. Le gardien pailladin plonge rapidement au sol pour détourner en corner. À la 73e minute, Kurzawa commet la faute sur Téji Savanier. En retard et déjà averti, il n’écope pas d’un deuxième carton jaune. Un véritable tournant à ce moment de la rencontre car le parisien aurait pu être expulsé sur ce coup que cela n’aurait pas été un scandale. D’autant que l’arbitre siffle faute alors que Montpellier partait en contre derrière, difficile de comprendre le fait d’annuler une action pour revenir à une faute sans laisser l’avantage pour ne pas mettre de carton. Le PSG peut donc en plus compter sur un arbitrage clément. Paris commence à pousser dans le dernier quart d’heure et à la 77e minute, le MHSC peut bénéficier d’un bon contre mais Keagan Dolly perd le ballon en milieu de terrain. Une faute fatale puisque Kean peut être lancé côté droit, il pénètre dans la surface et élimine Daniel Congré d’un coup de rein avant d’adresser une frappe chirurgicale qui surprend Jonas Omlin. Le PSG prend l’avantage. Michel Der Zakarian, vert de rage, fait ses remontrances logiques à Keagan Dolly. Mais il faut dire aussi que les changements du coach pailladin peuvent être questionnés. 80e minute, Gaetan Laborde bénéficie d’un centre déposé par Téji Savanier, il ne parvient pas à cadrer et réclame une faute dans la surface en étant déséquilibré par Kehrer mais difficile de siffler pour l’arbitre. Visiblement, Montpellier est à réaction ce soir et le deuxième but a pour effet de booster les montpelliérains qui haussent le ton. Un coup franc de Téji Savanier passe proche de la transversale à la 83e minute même si le gardien semblait sur la trajectoire. Les héraultais se découvrent et Paris tente de profiter des espaces pour faire le break. Avec les sorties de Florent Mollet et Stephy Mavididi, le MHSC tente des offensives mais la justesse n’est pas la même. Il n’y a plus de profondeur car Skuletic n’est pas du tout le même profil mais surtout un joueur d’appui qui trouve difficilement sa place dans cette rencontre. Cependant, Montpellier arrive à se montrer dangereux. 87e minute, suite à un corner Junior Sambia est seul aux six mètres et n’a qu’à placer sa tête mais il se loupe complètement. Une grosse occasion manquée de revenir et difficile d’espérer revenir en manquant des situations pareilles. Les pailladins ne lâchent pas pour autant et font preuve d’une belle mentalité mais les choix de Michel Der Zakarian interrogent car sans Yun, sans Mollet et sans Mavididi le poids offensif n’est clairement plus le même. Même si encore une fois, le banc de Montpellier n’offre pas les choix de celui du PSG évidemment. Malheureusement, Paris va réussir à faire le break dans le temps additionnel par Mbappé qui n’a qu’à pousser le ballon au fond après une offensive menée par Di Maria et Kurzawa qui aurait pu voir du être expulsé rappelons le… La rencontre est alors pliée mais Montpellier va tenter jusqu’au bout. Mihailo Ristic adresse une frappe puissante des 25 mètres qui s’écrase sur le poteau de Navas. Le MHSC n’est décidément pas payé de ses efforts en manquant cruellement de réussite. Une réussite indispensable face au PSG. Le coup de sifflet final est donné et Montpellier s’incline. Une défaite qui n’a rien d’illogique mais Montpellier a donné l’impression de ne pas avoir tout tenté pour l’emporter en jouant trop à appliquer les consignes à la lettre. Cela manquait de folie et d’audace, de réalisme aussi ainsi que de choix éclairés du coach. En ajoutant à cela un Kurzawa qui aurait du voir rouge…

Au classement, le MHSC est 6e avec 23 points. 5 points d’avance sur Brest qui occupe la 10e place mais avant les rencontres qui se déroulent ce dimanche. La paillade devra tenter de se relancer à Lens mais ce ne sera pas facile vu la forme des nordistes. Un nul serait déjà un bon résultat dans un match où Montpellier ne sera pas favoris.

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