
Zoom Féminines : ce qu’il faut savoir avant la reprise du championnat
Nouvelle saison, nouveaux espoirs pour les féminines du MHSC, qui reprendront le chemin de la compétition samedi (14h30), du côté de Dijon. Des retrouvailles express avec son ancien club pour le nouvel entraîneur montpelliérain Yannick Chandioux, désormais en quête d’un succès fondateur dans sa Bourgogne natale, avec une escouade pailladine légèrement remaniée par rapport à l’an passé.
Alors que la question de la compétitivité de l’effectif est de nouveau centrale au vu du mercato plutôt discret du club, nous vous proposons un petit tour d’horizon de l’équipe avant la reprise des hostilités. Avec, tout d’abord, un point sur les principaux mouvements et résultats de l’été.
LES TRANSFERTS
Anouk Dekker (34 ans, DC/MD) → SC Braga
Elisa de Almeida (23 ans, DC/MD) → Paris Saint-Germain
Cindy Perrault (25 ans, G) → En Avant Guingamp
Adelina Engman (26 ans, AT) → Växjö DFF
Marie Petiteau (19 ans, G) → US Saint-Malo (prêt)
Marie-Charlotte Léger (25 ans, MO) → ASJ Soyaux
Zoé Stiévenart (19 ans, AT) → Rodez AF
Leonie Pankratz (31 ans, DG) → HJK Naiset
Faustine Robert (27 ans, AT, En Avant Guingamp)
Johanna Elsig (28 ans, DC, FFC Turbine Potsdam)
Gabrielle Lambert (24 ans, G, AS Saint-Étienne)
Esther Mbakem-Niaro (19 ans, AT, GPSO92 Issy, retour de prêt)
Les résultats des matchs de préparation
MHSC 1 – 2 Juventus (Elsig, 38′)
MHSC 2 – 0 Servette Chênois FC (Škorvánková 38′, Mbakem-Niaro 90′)
FC Barcelone 3 – 0 MHSC
Rodez AF 0 – 3 MHSC (Nicoli 24′, Mbakem-Niaro (61′, 75′)
ASSE 1 – 3 MHSC (Mondésir 27′, Škorvánková 35′, Nicoli 90′)
Présentation de l’effectif
– Dans les cages, Lisa Schmitz entamera une nouvelle saison en tant que titulaire, suppléée par la nouvelle recrue Gabrielle Lambert. La Canadienne, arrivée de l’ASSE, pourrait bien avoir un rôle important à jouer, car Schmitz a rencontré son lot de problèmes physiques depuis son arrivée dans l’Hérault. L’an passé, Cindy Perrault avait assuré un très bon intérim en son absence. Une série de performances remarquée, qui l’a conduite à aller chercher davantage de temps de jeu et une place de titulaire du côté de Guingamp. Espérons donc que Lambert saura être aussi solide qu’elle si le sort l’amène à prendre place entre les poteaux pailladins.
– Selon toute vraisemblance, la défense type pourrait s’articuler autour d’un quatuor Torrent-Lakrar-Elsig-Belloumou. Attention tout de même à Morgane Nicoli qui, après avoir été un peu mise au placard sous Mendy, s’est revigorée durant la préparation en marquant deux buts et en grappillant pas mal de temps de jeu. La défenseuse centrale corse pourrait ainsi disputer la place de titulaire à Maëlle Lakrar, tandis que la jeune Maëlys Mpome reste aussi un choix d’avenir pour la charnière.
– Niveau latérales, la paire Marion Torrent – Inès Belloumou s’annonce plutôt prometteuse et devrait être un facteur de stabilité dans le 11 type. Seul problème, l’absence de réelle concurrence à leurs postes à l’intérieur du groupe pro, où elles font office de seules défenseuses formées à jouer sur un côté. Respectivement DC et milieu de formation, Maëlle Lakrar et Sarah Puntigam devraient a priori faire office de rotation à droite et à gauche de l’arrière-garde montpelliéraine.
– Au premier abord, le milieu de terrain semble être le secteur le moins bien garni du collectif pailladin. La page dédiée à l’effectif des féminines sur le site officiel du club y liste d’ailleurs seulement 4 joueuses : Iva Landeka, Dominika Škorvánková, Sarah Puntigam et la néo-pro Cyrielle Blanc. Un cercle restreint auquel on peut néanmoins ajouter la jeune Judith Coquet (17 ans), intégrée plusieurs fois au groupe durant la prépa, mais aussi Clarisse le Bihan. Bien qu’attaquante de métier, la Bretonne est en effet pleinement capable de s’épanouir dans un rôle de milieu offensive. Nérilia Mondésir, Mary Fowler, Ashleigh Weerden ou encore Marion Torrent peuvent également toutes dépanner à certains postes de l’entrejeu, en fonction des systèmes utilisés. Aussi, le contingent dans ce secteur peut finalement être plus fourni qu’il n’y paraît.
– On notera que le temps de jeu d’Iva Landeka durant les matchs amicaux semble avoir été assez limité. Reste à savoir s’il s’agit là d’un choix du coach ou bien d’un ajustement causé par des problèmes physiques, alors que la Croate était une titulaire inamovible la saison dernière. Pour le moment, Puntigam, Škorvánková et le Bihan paraissent ainsi être les favorites pour rafler les places de titulaires au milieu.
– Revenue d’un prêt discret du côté d’Issy la saison passée (12 matchs, 1 but), Esther Mbakem-Niaro a signé un come-back prometteur avec le MHSC, finissant meilleure buteuse de la préparation avec 3 réalisations en 5 matchs. Sans tirer de conclusions trop hâtives, on peut en tout cas dire que la native d’Argenteuil a fait de son mieux pour essayer de s’imposer sur le front d’une attaque assez étoffée. Lena Petermann, Ashleigh Weerden, Nérilia Mondésir, Mary Fowler et, bien-sûr, la recrue phare Faustine Robert, sont autant de noms pouvant ambitionner à une place dans le 11 type.
– Considérées comme des cadres à l’orée de cette nouvelle campagne, ni Petermann, ni Robert n’ont su faire trembler les filets au cours de la prépa, bien que cette dernière ait touché la barre transversale durant la défaite face au Barça. Fowler n’a elle pas pu vivre la préparation avec le reste du groupe, puisque partie (brillamment) représenter l’Australie cet été aux J.O de Tokyo. Autant de petits facteurs qui rendent difficile à prédire la compo qui sera alignée par Yannick Chandioux samedi face à Dijon.
Une équipe taillée pour le podium ?
Concurrencer Bordeaux dans la course à l’Europe reste un objectif avoué pour Laurent Nicollin, qui ne manque pas de le rappeler lorsqu’il est questionné au sujet des féminines. Pour autant, on peut douter que l’effectif assemblé cet été soit réellement taillé pour rivaliser avec les Girondines. Si des départs comme ceux d’Engman ou Pankratz sont plus de l’ordre du dégraissage, ceux de Dekker et de Almeida ont en revanche laissé un trou béant dans le secteur défensif. Un trou qui sera difficilement comblé par la seule Johanna Elsig et qui forcera Chandioux à se reposer sur une arrière-garde assez inexpérimentée.
Le milieu manque d’une vraie 6 capable de ratisser les ballons et orienter le jeu, ce que de Almeida faisait remarquablement bien en fin de saison dernière. L’attaque est en revanche prometteuse, Mbakem-Niaro prenant ainsi la place d’Engman dans la rotation, tandis que Faustine Robert apporte davantage d’expérience et de références statistiques aux côtés d’une Lena Petermann, on l’espère, débarrassée de ses pépins physiques.
Les fortunes de l’équipe seront finalement dépendantes de l’évolution des jeunes pousses. Pour que le MHSC retrouve de son aplomb, il faudra que des joueuses à potentiel comme Inès Belloumou, Maëlle Lakrar, Mary Fowler, Maëlys Mpome, Ashleigh Weerden, Cyrielle Blanc ou Nérilia Mondésir passent un cap et s’imposent comme des éléments solides de D1 Arkema. La tâche de Chandioux est donc étonnamment similaire à celle de Mendy l’an passé : continuer de faire progresser ses filles les moins aguerries, tout en se reposant sur un groupe de cadres assez réduit.
Pas sûr, donc, que cela fasse le poids face à une écurie comme Bordeaux qui, bien que diminuée par quelques départs de cadres importantes (Ghoutia Karchouni, Estelle Cascarino et surtout, Khadija Shaw) a su conserver plusieurs éléments-clés comme Katja Snoeijs, Claire Lavogez, Ève Périsset ou Charlotte Bilbault, tout en recrutant habilement. La perte de Shaw, meilleure buteuse de D1 l’an passé, a par exemple été compensée par l’arrivée de l’excellent duo d’attaque rémois Melissa Gomes – Melissa Herrera.
Au final, la quatrième place semble être un objectif plus réaliste pour le MHSC, qui devra notamment se défaire d’équipes solides comme Guingamp, le Paris FC ou Reims pour y accéder. Si ces féminines version Chandioux parviennent à faire mieux que cela et à se hisser sur le podium, ce sera le signe d’une progression tout aussi spectaculaire que surprenante pour bon nombre de joueuses dans cet effectif. On ne peut néanmoins que le souhaiter.
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