Une fin de série qui en dit plus qu’elle n’en a l’air

Montpellier – Strasbourg 1-1. Le 2 octobre 2021, c’était la date du dernier match nul du MHSC avant le 0-0 face à Nice. Une éternité, en somme puisqu’entre temps, la guerre a fait son grand retour en Europe, Jean-Pierre Pernaut est parti présenter le 13h sur TV Paradis et j’ai même pu entrevoir pour la première fois le mystérieux sourire que la caissière de Lidl cachait depuis des mois derrière son masque.

Le bilan de cette période, c’est aussi 18 rencontres d’affilée sans match nul. Comme on l’avait souligné après la victoire à Lorient cela constitue un record dans l’histoire de la Paillade. Une détail moins anecdotique qu’il n’y paraît. Car il y a peu, c’est le constat inverse qui semblait coller à la peau des Montpelliérains. En février 2019, je m’interrogeais sur « la maladie du match nul« , un mal mystérieusement qui touchait de plein fouet les hommes de Michel Der Zakarian. Cette saison là, Montpellier termine avec 14 matchs nuls, c’est beaucoup mais cela reste moins que la saison 2017/2018 où la Paillade avait empilé 18 scores de parité. De quoi faire frémir Bordeaux détenteur du record historique en Ligue 1 avec deux longueurs de plus.

Aujourd’hui, le MHSC cumule seulement 5 petits matchs nuls en Ligue 1. C’est peu et ça explique peut-être le paradoxe qui veut que malgré des matchs qui paraissent moins aboutis et maîtrisés que les trois dernières saisons, le MHSC affiche un bilan comptable quasi similaire aux précédents exercices. Pour nous éclairer, il suffit de demander à Rolland Courbis qui n’a toujours pas digéré le passage à la victoire de deux à trois points en 1994 : « La victoire à trois points fait des dégâts arithmétiques qu’on n’arrive pas à mesurer, je me demande même si vous les avez mesurés. » Très bien Rolland, on va mesurer t’énerves pas. Tiens prenons un exemple : une série de trois matchs sans défaite mais qu’avec des nuls vaut autant qu’une victoire en trois matchs. Bref, on a compris le match nul ne paye pas. En faire peu est rentable, surtout si on les agrémente de quelques victoires étriquées. Comme récemment face à Lorient ou Monaco, mais aussi à Lens, Nice ou encore à domicile à Clermont.

Alors comment expliquer ce retournement de paradigme ? Sûrement parce que Montpellier a bénéficié d’un peu de chance en première partie de saison et que nos attaquants ont été très performants. Si on regarde le classement de Ligue 1 fin décembre le MHSC compte 31 points, c’est 6 de plus que ce que notre club devrait avoir si on en croit le modèle statistique d’understat qui vise, pour simplifier, à mettre toutes les équipes au même niveau de réussite devant le but. Une conjoncture qui s’est retournée contre Montpellier dans un second temps avec des matchs qui auraient très bien pu finir en nul, mais qui se sont terminés avec une défaite (Strasbourg 3-1 Montpellier, Montpellier 0-1 Lille). Enfin, impossible de traiter le sujet sans aborder l’esprit joueur d’Olivier Dall’Oglio. En poussant son équipe à chercher la victoire jusqu’au bout, il y a certains matchs qui ont basculé du bon côté comme face à Monaco. Samedi lors de la réception de Nice, on était nombreux à craindre que les Azuréens finissent par obtenir les 3 points sur un hold-up, tant Montpellier se découvrait pour essayer de marquer. Si les matchs nuls caractérisaient le MHSC de Der Zak’, son absence est peut-être instructive sur la philosophie de l’ancien coach de Dijon. À confirmer que ce n’était juste pas un épiphénomène lors des prochaines saisons.

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