
Laurent Nicollin: “Dall’Oglio a cette volonté-là de faire éclore les gamins”
C’est un sujet qui lui tient à cœur, on le voit à chaque fois que Laurent Nicollin en parle. Lors de notre entretien à Grammont, le Président du Montpellier Hérault est revenu sur la volonté de remettre le centre de formation en avant:
“Nous voulions Olivier Dall’Oglio qui a été un entraîneur formateur. Il a un vécu. On a des générations de jeunes de qualité et il faut leur faire confiance, Olivier correspondait au profil d’entraîneur que l’on souhaitait. Il fallait une personne pour accompagner ces jeunes et les amener au plus haut niveau. On voit qu’il n’a pas peur de les faire jouer, de les tenter.
Le petit Estève, on aurait pu passer à travers. Bruno Carotti avait d’ailleurs beaucoup insisté pour qu’il parte en stage de préparation et cela lui a permis de montrer ses qualités. Un jeune, s’il ne joue pas, c’est difficile de voir ses qualités. Alors l’entraînement peut dégager l’état d’esprit et l’envie du joueur mais rien ne remplace un match de haut niveau. Si le gamin ne joue pas, on ne saura jamais s’il est bon ou non. Olivier Dall’Oglio a cette volonté-là de faire éclore les gamins. On a encore beaucoup de jeunes de qualité qui arrivent, c’était important de remettre le centre de formation en avant et de ne plus entendre dire que ces jeunes ne sont pas bons, pas costauds, pas la bonne mentalité, pas le bon profil…
Est-ce qu’on a grillé la génération de Gambardella ? Ils se sont peut-être crus arrivés trop tôt aussi mais c’est comme ça… En tout cas, celle qui travaille avec Olivier depuis le début de saison donne beaucoup d’envie et d’espoir. Ils bossent et quand on a besoin d’eux, ils sont là. C’est ce qui est important mais ils doivent jouer. Le petit Delaye est un bon exemple, il a fait deux premières rentrées un peu difficiles avant de rejouer contre Nice et de prouver ses capacités. Faisons-leur confiance car cela sera un plus pour le club, cela nous donnera un éclairage plus important car il est toujours valorisant, pour un club formateur, de voir des jeunes du centre de formation sur le pré ou le banc de touche. J’en suis fier. Surtout qu’ils répondent présents. Puis quand tu veux recruter des jeunes pour ton centre, la concurrence est de plus en plus compliquée, avec notamment 3 ou 4 clubs qui mettent de l’argent, quelque chose que l’on ne fait pas, alors si les parents voient qu’on fait jouer les jeunes, ils peuvent se dire que leur enfant aura une chance. C’est un long travail.
Quand tu as une génération de ton centre de formation qui ne signe pas, c’est un investissement financier que tu perds sur le moment mais aussi sur la durée. Ça te génère un trou de 3 ans et c’est ce qu’on l’a eu ces dernières années. J’en profite aujourd’hui pour féliciter le travail fait par Francis De Taddeo. Son boulot est excellent, il a remis des choses en place et si on fait le choix d’un entraîneur formateur, il faut que derrière ça suive aussi. Cela nous permet de donner sa chance au produit et d’envoyer un message au centre de formation, si on prend un entraîneur qui va vous faire confiance, c’est à vous de bien bosser. Si la CFA est aujourd’hui en difficultés, son équipe est très jeune, j’espère qu’elle s’en sortira mais c’est un accélérateur pour eux, des fois, tu as des gamins de 17 ans qui jouent. Il y a cette volonté de jouer jeune avec Francis et de faire des décalages de génération, ce n’est pas toujours facile mais en U19 (3ème) et en U17 (2ème), ce choix lui donne raison. Un club comme le notre ne peut pas négliger la formation.”
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