Téji Savanier: « J’avais de la haine contre le MHSC »

À la fin de sa formation au Montpellier Hérault, les dirigeants pailladins n’offraient à Téji Savanier qu’un contrat stagiaire. Désireux d’un contrat professionnel, même pour une seule saison, le capitaine du MHSC n’a rien voulu entendre et avait rejoint Arles-Avignon. Il raconte dans « Hors Terrain » auprès de Mohamed Bouhafsi:

« Je l’ai mal pris. J’ai demandé pourquoi. Si je ne vaux rien, tu me dis que je ne suis pas bon et tu me fais dégager… Mais laisse-moi au moins un an de contrat pro et je te montre ce que je sais faire. On m’a dit non, on m’a dit de regarder les exemples de Carotti ou de Saihi mais Carotti et Saihi, ce n’est pas Savanier. Savanier, tu lui fais signer un contrat en pro pour une saison et il signera, sinon tant pis. Monsieur Salerno, président d’Arles-Avignon, était déjà venu me voir pour me dire que si Montpellier ne me gardait pas, lui me signait pour 3 ans. C’est ce que j’ai fait. J’étais énervé, j’avais de la haine contre le MHSC et je suis parti… Montpellier, c’est mon club, c’est ma vie et même à cette époque je me disais qu’ils n’avaient pas le droit de me faire ça. Ils n’ont pas été corrects car je n’ai jamais eu d’explications. Ils m’ont laissé dans le flou. Si tu me dis que je n’ai pas le niveau… mais ils ne m’ont rien dit. Ils voulaient me voir jouer un an de plus. Je ne demandais pas 50 000^€ par mois hein, juste le statut professionnel. Ils n’ont pas pris le risque.

Le centre peut te tuer un joueur s’il n’est pas fort mentalement. Toi tu te donnes à fond toutes les années au centre pour qu’au final le directeur te dise que tu ne signeras pas, tu le prends comment ? Tu vas arrêter le foot, tu vas aller jouer en DH à Vendargues… Mais moi non. Il va falloir que je revienne à Montpellier mais encore plus fort. Je connais des joueurs qui étaient dans la catégorie en dessous de moi qui livrent des pizzas. Ça peut tuer des joueurs mais le fait d’être gitan, d’avoir le quartier et ma famille avec moi, ça m’a aidé. Je n’ai pas voulu en rester là, je me suis dit que je reviendrai pour être un joueur de mon club. Aujourd’hui, je suis très fier de pouvoir le dire et d’être là. »