MHSC 1-3 PFC : Montpellier cale encore face à un gros

L’enjeu était énorme ce vendredi soir à Grammont. Placées à seulement une unité de leurs adversaires du jour au classement, les féminines du Montpellier Hérault avaient une occasion en or de bonifier leur début de saison intéressant en grimpant sur le podium. Mais une absence surprise et une équipe du Paris FC solide et réaliste ont finalement douché les espoirs des Pailladines…

Raconter l’histoire de ce match, c’est d’abord parler d’un événement qui lui est antérieur. Plus précisément, c’est parler de la blessure de Charlotte Bilbault, titulaire indiscutable cette année au MHSC, et touchée à l’entraînement, quelques heures avant la rencontre face aux Parisiennes. Gênée aux ischio-jambiers, l’ex-Girondine passera des examens en début de semaine prochaine pour déterminer la gravité de son état et la longueur de sa convalescence.

Il s’agissait-là évidemment d’un gros coup dur pour nos féminines, alors que Bilbault s’était déjà muée en cadre depuis son arrivée cet été, occupant un rôle précieux de sentinelle devant la défense à trois. Pour le coach Yannick Chandioux, il devenait donc nécessaire de s’adapter et cela s’est traduit par un (petit) changement de système: du 3-1-4-2 habituel, on a transitionné sur un 3-4-1-2, avec Torrent et Boureille associées à la récupération et Léa Khelifi dans le rôle de nº10.

Le manque d’automatismes engendré par cet ajustement de dernière minute, couplé à la rigueur tactique et aux qualités offensives cinglantes des Franciliennes, a vite conduit les Grammontaises à balbutier leur football. Hormis quelques opportunités sur CPA, elle n’ont que très peu inquiété la gardienne Chiamaka Nnadozie sur la première période.

Côté PFC, on met en revanche vite Lisa Schmitz à contribution, notamment avec deux opportunités pour Ouleymata Sarr dans les 20 premières minutes. Puis, la troupe de Sandrine Soubeyrand frappe par deux fois avant la pause. Le premier but intervient sur un beau mouvement collectif : Julie Soyer décale Clara Matéo sur sa droite, qui sert Mathilde Bourdieu dans la surface (30′). Puis, près d’un quart d’heure plus tard, une relance plein axe de Schmitz est interceptée par Coumba Sow, qui transmet à Bourdieu, avant que Sarr ne conclue finalement l’action seule au milieu des défenseuses héraultaises (43′).

Au retour des vestiaires, Chandioux opère un premier changement en faisant sortir Dominika Škorvánková, encore peu convaincante à gauche, pour Inès Belloumou. Ce premier choix fort sera suivi de l’entrée quelques minutes plus tard de Cyrielle Blanc, positionnée en sentinelle, à la place de l’attaquante Esther Mbakem-Niaro (58′). Deux ajustements qui apporteront un certain équilibre à l’équipe et lui permettront d’afficher un nouveau visage.

Mais c’est toujours le PFC qui pousse, avec deux très grosses occasions successives pour Matéo (58′), puis Sarr (59′). Les dix minutes suivantes vont néanmoins petit à petit permettre à Montpellier de s’installer dans le camp parisien. Et si ce regain de possession ne se traduit pas par des opportunités concrètes, il semble faire évoluer la physionomie du match. Au fil des minutes, Faustine Robert se remet à déborder et centrer, Maëlle Lakrar effectue une ou deux belles remontées balle au pied, Celeste Boureille se montre plus impliquée offensivement et Léa Khelifi prend sa chance sans succès (67′).

Finalement, c’est une main dans la surface de Sophie Vaysse qui vient récompenser la bonne séquence des locales (71′). La défenseuse Océane Deslandes se charge de convertir le penalty, signant ici son premier but sous ses nouvelles couleurs (72′).

Mais toujours incisives, les Parisiennes finiront par prendre définitivement le large dix minutes plus tard, d’un but de la tête sur corner de Théa Gréboval, bien servie par Gaëtane Thiney (82′). Les tensions monteront néanmoins jusqu’à une fin de rencontre où Marion Torrent, déjà avertie pour une faute flagrante quelques minutes plus tôt, et Eseosa Aigbogun seront toutes les deux exclues (90′).

De quoi compliquer un peu plus les affaires du MHSC qui, en plus de perdre trois points précieux ce soir, sera maintenant très probablement contraint d’aborder son prochain match sans trois cadres importantes (Petermann, Bilbault et Torrent). Un état de fait déjà fâcheux en soit, mais qui le devient encore plus lorsque l’on sait que l’adversaire du week-end prochain sera… le Paris Saint-Germain.

LA COMPO

Schmitz – Lakrar, Gevitz, Deslandes – Robert, Torrent, Boureille (Mpome, 85′), Škorvánková (Belloumou, 46′) – Khelifi – Mbakem-Niaro (Blanc, 58′), Mondésir.

LES TROIS POINTS À RETENIR

1) Contre le top-4, ça ne passe toujours pas…

Yannick Chandioux l’évoquait encore cette semaine en conférence de presse: l’incapacité de son équipe à s’imposer face à ses concurrents directs est un problème récurrent, qui se mue forcément en frein à ses ambitions. Et ce n’est malheureusement pas ce soir que cette tendance va s’inverser. Sans victoire contre Fleury depuis 2 ans, avec un seul point pris contre le PFC l’an dernier et avec cette nouvelle déroute au compteur, le MHSC ne parvient pas, d’une année à l’autre, à aller chercher ce résultat référence qui le ferait basculer du bon côté dans la lutte pour le podium.

Alors que la régularité face aux équipes de seconde partie de tableau a été retrouvée sur la campagne 2021/22 et que le visage affiché lors des matchs contre les poids lourds que sont l’OL et le PSG est souvent encourageant, ces rencontres couperets, elles, continuent de se dérober.

On se doutait néanmoins que, étant opposées à des Parisiennes très complètes, nos joueuses n’auraient qu’une marge de manœuvre très réduite. Nnadozie sereine dans ses buts, épaulée par la meilleure défense de D1 Arkema (seulement 11 buts encaissés, mieux que l’OL ou le PSG), contraignait le MHSC à un réalisme inatteignable en attaque. Et dans le secteur offensif, les sacrées clientes que sont Ouleymata Sarr, Gaëtane Thiney, Clara Matéo et surtout Mathilde Bourdieu, excellente sur ce match, sont autant d’éléments qui placent le PFC un cran au-dessus des Montpelliéraines.

On aurait dit que seul un alignement parfait des planètes aurait permis à nos joueuses d’inquiéter réellement leurs rivales. Ce serait probablement une exagération. Mais force est de constater que l’histoire se répète, et que les Languedociennes buttent encore et toujours sur les mêmes obstacles.

2) Une attaque bridée

L’illustration parfaite de ce contraste entre l’impuissance héraultaise et l’implacable cohérence tactico-technique de leurs visiteuses se trouve probablement dans les attitudes respectives des deux équipes en attaque. Le PFC, souvent juste dans ses transmissions, a su opérer un pressing payant en première période, symbolisé par la débauche d’efforts importante de Bourdieu en pointe. C’est en partie cette agressivité qui a, je pense, poussé Schmitz et sa défense à la faute sur le deuxième but, celui du break avant la mi-temps.

Côté pailladin, le duo d’attaque Mondésir-Mbakem a eu d’immenses difficultés à s’exprimer. L’alchimie avec Khelifi, bombardée titulaire en raison de l’absence de Bilbault et toujours en rodage, est pour l’instant non-existante. Un pressing beaucoup moins soutenu par rapport à leurs opposantes, l’incapacité à prendre les espaces ou à combiner avec leurs partenaires ont été des tares insurmontables. L’opposition les a parfaitement muselées. Même Faustine Robert, d’habitude si virevoltante sur son aile droite, était malheureusement trop basse et accaparée par ses tâches défensives pour amener régulièrement le danger.

Si les choses ont changé au fil d’une seconde période où le MHSC a su relever la tête et s’installer davantage dans le camp adverse, les quelques situations dangereuses qui en découlèrent furent trop brouillonnes pour mettre Nnadozie en difficulté. Face aux gros, il est indéniable que la troupe de Yannick Chandioux manque encore de présence dans la surface.

3) Blanc et Belloumou, rentrées convaincantes

Pour une note plus positive, on peut malgré tout évoquer l’apport des remplaçantes Cyrielle Blanc et Inès Belloumou, essentiel dans le regain de forme des Montpelliéraines en deuxième mi-temps. La première a su se faire remarquer par quelques bonnes interventions défensives et une qualité de passe rafraîchissante. La seconde a apporté vitesse et pressing sur son côté, permettant au bloc orange-et-bleu de remonter d’un cran pour tenter d’apporter le danger chez l’adversaire.

En revanche, j’avoue que je suis un peu timoré quant à savoir s’il faut pleinement saluer Chandioux pour ce coaching impactant. Parce que d’un côté, la rentrée de Belloumou en lieu et place de Škorvánková (et ce, dès la pause) n’était guère une surprise tant la Slovaque éprouvait des difficultés à animer son flanc gauche. Mais est-ce que l’erreur ici n’était pas justement de persister à aligner l’ancienne du Bayern à ce poste où elle peine à trouver son rythme ? Ce n’est pas la première fois cette saison que cette question se pose et, bien que Belloumou ne soit pas parfaite dans ce rôle de piston, elle semble quand même être mieux armée pour le tenir que Škorvánková, qui reste une milieu centrale de métier. Il est donc, en somme, difficile de tresser des lauriers à Chandioux pour avoir rectifié en cours de match ce qui semble être une erreur dans sa compo.

MAIS, d’un autre côté, la rentrée de Blanc et l’ajustement de dispositif qui s’est ensuivi, représente lui un coup tactique plutôt bien vu. Après tout, faire rentrer la jeune Auvergnate, et son profil de récupératrice, à ce stade du match n’apparaissait pas vraiment comme une évidence. Mais la logique derrière ce choix est vite apparue lorsque Blanc, héritant du rôle de sentinelle d’habitude alloué à Bilbault, s’est avérée être une pièce-clé pour rééquilibrer l’équipe tactiquement. Le retour au 3-1-4-2 habituel a notamment permis à Céleste Boureille et Marion Torrent, moins accaparées par leurs tâches défensives, d’apporter un peu plus à la construction du jeu. De quoi porter davantage le bloc montpelliérain vers l’avant, dans un élan collectif malheureusement trop fragile face au réalisme des Parisiennes.

En tout cas, une chose est sûre. Avec la suspension à venir de Torrent et la blessure inquiétante de Bilbault, Blanc comme Belloumou devraient vite revenir taper à la porte du 11 de départ.

Prochain rendez-vous samedi à 13h30, face au Paris Saint-Germain. Une rencontre qui, si elle se soldait par autre chose qu’une défaite, aurait la possibilité de faire oublier rapidement la déception de ce rendez-vous raté avec le podium.

Crédits photos: MHSCFOOT.COM

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