
[VU DU CAILLOU #15] Ohe ohe ohe ohe Loulou, Loulou…
Petit retour en arrière
Ce réveil du 30 juin 2017 à 6h00 du matin reste graver dans ma mémoire. Ces larmes que je n’ai pu ou que je n’ai voulu retenir devant ma grande fille, Célia, prenant son petit déjeuner. Je me rappelle ce terrible moment. Tout en préparant mon café, j’allume ma tablette, appuis sur l’icône «facebook», et sans aucune préparation psychologique, une publication partagée par une amie Montpelliéraine, Céline, affiche sèchement le visage et la mort de Louis Nicollin devant mes yeux. Je suis pétrifié… Des larmes…
Après coup, ma réaction m’a un peu surpris. Être aussi ému pour le décès d’un président de club de foot peut paraître complètement dingue. Peut-être le suis-je, dingue? J’ai donc voulu comprendre mon ébranlement en rédigeant un texte pour les obsèques du 5 juillet. Je crois me souvenir que c’est mon premier texte que j’ai transmis à mes proches. Cet hommage avec mes meilleurs souvenirs m’a permis de mieux piper mon attachement viscéral à Loulou et à La Paillade.
Ce samedi 29 juin 2019, j’ai souhaité publier mon «Hommage au Président» écrit le 5 juillet 2017 et de clôturer cette chronique du caillou, «spéciale anniversaire», par un petit supplément d’âme.
Hommage au président
Ce mardi 5 juillet à Montpellier se déroulent les obsèques de Louis Nicollin… J’habite aujourd’hui à 22034 km de la plus belle ville du monde. La disparition de Loulou me touche beaucoup. Ce personnage haut en couleur fait parti de mon histoire. «Loulou! Loulou! Loulou! …» Chant que nous reprenions en cœur lors des matchs de Division 1 à «la Butte», tribune populaire du plus beau stade du monde, La Mosson, dans la plus beau quartier du monde, La Paillade. Oui, Monsieur le Président, Montpellier m’a toujours fait «bander»! Le Barca c’est «Mas que un Club», Ici à la Paillade c’est «Le club»! Je trouve ça encore plus fort.
Je reviens sur ma rencontre avec Louis Nicollin. Je dois avoir 12 ou 13 ans, j’habite dans les hauts de La Paillade, et tous les quinze jours je descends sur les rives de La Mosson avec mon grand frère Christophe pour assister au match de championnat. On arrive au stade à 17 heure avec le casse-croûte, on s’installe dans cette fameuse tribune, «la butte», les chants commencent à raisonner trois heures avant le match. on y retrouve les amis et on attend la messe du samedi soir. C’est à partir de cette époque que La Paillade devient pour François, Marco ,Hossein, Yossof … «Le club»! On se retrouve et on chante «Loulou, Loulou, Loulou!» . J’assiste à quelques matchs de la saison 1988-1989 avec la fin de carrière de Roger Milla, le début de celle de Laurent Blanc et l’arrivée de Carlos Valderama. L’année suivante nous n’avons pas beaucoup raté de rencontres. Il faut dire que pour cette année 1989-1990 Loulou se saigne et nous offre une équipe de «malades» qui peut jouer largement le titre. Le résultat en championnat est décevant mais aujourd’hui «on s’en bat les couilles». J’ai vécu des moments exceptionnels cette année là avec mes yeux de gosse émerveillé pour «Canto l’artiste». Cantona et Loulou dans le même club, ça fait forcément des étincelles! La Paillade avec le meilleur joueur du monde remporte la coupe de France, trophée tant convoité pour notre président! Je me rappelle voir Loulou dans les bras de Georges Frêche, se roulant tous les deux dans le gazon! Un moment inoubliable où la passion pour le club de La Paillade ne va plus jamais me quitter.
Depuis plus de vingt ans j’annonce chaque année avec mon ami Gege, lui aussi éxilé à 22034 km, que le club joue «clairement» le titre. Lors de l’année 2012, notre prédiction se réalise enfin. L’année où les qataris débarquent à Paris, le Montpellier Hérault Sport Club de Loulou réalise une saison énormissime et termine champion de France. La bande à Girard et le centre de formation du club font la «nique» au PSG dopé aux gazodollars! Une magnifique lutte des classes enfin réussie!
Avec Gege on se «séguait» tous les week-ends devant notre poste de télévision en regardant les exploits de Giroud, de Belhanda, de Mapou…
Le plus grand exploit de l’histoire de la ligue 1! Il est pour toi Loulou!!!!!
Tous ceux qui diront le contraire on leur «pisse à la raie». Ceux qui disent qu’on a eu de la réussite, ils ont raison, «peuchère». Mais toi, Loulou, tu le dis plus justement, en faisant une analyse plus fine, en grand connaisseur du ballon rond, pour être champion il faut avoir de «la chatte»!!!!
Merci pour Montpellier, Merci pour La Paillade, Merci pour Le club, Merci pour nous,
Merci monsieur le Président Loulou Nicollin
Loulou à tout jamais
Salut l’artiste
Stéphane Castieau
Un supplément d’âme
Deux ans après, Cette vive émotion s’est transformée en une force, une flamme pour La Paillade. À chaque match, je guette la fameuse soixante-quatorzième minute, où toute La Mosson chante à la gloire de LOULOU. À 22034 km le chant raisonne aussi avec enthousiasme.
Ohe, ohe, ohe, ohe, LOULOU, LOULOU…
J’estime qu’après il n’y a pas grand chose à rajouter. Deux ans que ça dure, et ce n’est pas près de s’arrêter, j’en suis convaincu! Cette célébration de la 74ème minute va perdurer à La Mosson mais aussi dans le futur stade «Louis Nicollin». Loulou, tu le mérites!
Mais je vais quand même enchérir encore un peu pour notre «Président à vie».
Ohe, ohe, ohe, ohe, LOULOU, LOULOU…
Peut-être que le public Montpelliérain n’est pas le plus nombreux, mais il existe un lien et une ferveur qu’on ne retrouve pas ailleurs. Et Loulou, c’est le ciment de cette identité Pailladine.
Ohe, ohe, ohe, ohe, LOULOU, LOULOU…
En grand bâtisseur il a aussi assuré la succession. Laurent s’en tire très bien. Il ne parle pas de la même manière. Il ne nous gratifie pas d’envolée verbale. Mais il agit dans le même sens et assume la filiation avec fierté. Il a même conservé les «Grosses Bites» dans son staff qui font du très bon travail.
Oui, Loulou! Tu as aussi réussi çà, la transmission.
Ohe, ohe, ohe, ohe, LOULOU, LOULOU…
Une petite constatation personnelle: Dans quel autre club, tout un stade, scande la gloire de son «Président à vie» à tous les matchs pendant une minute, la 74ème? Je crois pouvoir fanfaronner, aucun autre! Ici c’est La Paillade! Bravo Loulou.
Ohe, ohe, ohe, ohe, LOULOU, LOULOU…
Comme quoi je n’ai vraiment pas du être le seul à verser des larmes en apprenant le décès du Président. Je ne suis pas seul à être touché par ce personnage et par tout ce qu’il a apporté. Je ne suis pas dingue et j’entonne une dernière fois…
Ohe, ohe, ohe, ohe, LOULOU, LOULOU…
Pour parachever ma chronique «spéciale anniversaire» en musique, je distingue de la chanson «Puisque tu pars» de Jean-Jacques Goldman un couplet qui, à mon sens, illustre parfaitement cette magnifique soixante-quatorzième minute dédiée à Monsieur Louis Nicollin.
Sache qu’ici reste de toi comme une empreinte indélébile
Sans drame, sans larme
Pauvres et dérisoires armes
Allez Paillade!
Fanou
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