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[VU DU CAILLOU #13] «Verts d’inquiétude»
INQUIÉTUDE: n.f État affectif pénible causé par l’incertitude, l’appréhension et la crainte.
C’est la définition que je viens de trouver dans le dictionnaire «Larousse». J’ai ressenti l’envie d’écrire une petite chronique autour de ce mot de vocabulaire, «INQUIÉTUDE», en disséquant sa caractérisation, en trois mots clé tirés du dictionnaire, à l’aide de pensées personnelles et d’exemples pris dans l’aventure récente du Montpellier Hérault.
INCERTITUDE:
Je suis gagné depuis quelques semaines par un vacillement de mes positions sur le sujet de l’arbitrage vidéo. Je me poste depuis le départ en farouche défenseur de sa mise en place. Cela me parait très utile pour éviter les buts avec un hors jeux flagrant ou surtout limiter les levées de drapeau trop hâtives. Cet apport technologique me paraît encore incontestable sur ces faits de jeu. Pourtant je flotte de plus en plus sur son utilisation. Mon hésitation se trouve ailleurs.
Je vais prendre les deux derniers exemples relatifs à nos deux derniers matchs. Pour commencer avec un moment extrêmement douloureux, le hors-jeu sifflé, après coup, à l’encontre de Camara contre Amiens, pour une fibre de lacet, ne respecte pas l’esprit du jeu et poignarde tout un stade entrain de communier un but importantissime. J’aurais pu prendre l’exemple de Manchester City en ligue des champions, mais cela m’a beaucoup moins touché. Les supporters risquent de ne plus fêter les buts. Cela enlève quelque chose d’essentiel, la spontanéité! Même moi, devant ma télévision, quand La Paillade marque, je suis tout de suite pris par le tourment de l’éventualité de l’appel au VAR. Ce moment d’INCERTITUDE nuit, je trouve, à notre sport favori.
Le deuxième exemple est l’expulsion de Daniel Congré contre Saint-Etienne. Là, c’est carrément, une contre publicité à la VAR. Comment mettre un carton rouge sur cette action? Ah! Si! peut-être, si l’arbitre n’a jamais joué au football et qu’il regarde juste la fin de l’action au ralenti. Ces phases de jeu, c’est à vitesse réelle que ça se juge! Il faut arrêter. J’ai failli réveiller mon hernie discale quand l’arbitre a sorti le rouge. En plus, cela procure un sentiment d’injustice. Est-ce qu’il aurait donné le rouge à Tiago Silva pour le même geste? Peut-être que oui, mais ça donne la sensation qu’on n’est pas arbitré, tous les clubs, de la même façon.
Pour toutes ces raisons, Je me trouve donc dans l’INCERTITUDE au sujet de mes convictions vis à vis de l’apport de la vidéo dans le football. Pourtant la VAR nous a été plutôt favorable sur l’ensemble de la saison, mais ce n’est pas le sujet.
APPRÉHENSION:
Je vais pour une fois sortir du cadre du football. J’ai actuellement une hernie discale et à chaque fois que je m’assieds ou que je change de position, je ressens une putain d’APPRÉHENSION. Je vais en rester là afin de ne pas vous embêter avec mes ennuis de santé et enchaîner sur le troisième mot-clé en revenant tout de suite au ballon rond, sujet hautement plus intéressant.
CRAINTE:
Lors de notre dernier match, les joueurs Stéphanois sont passés de l’euphorie à la CRAINTE. En effet, l’incompréhensible expulsion de Daniel Congré à la 53ème minute, annonciatrice d’un succès dans un match jusqu’ici difficile face à une redoutable équipe du MHSC, laisse présager une possible qualification en ligue des champions pour les protégés de Jean-Louis Gasset. Dix minutes plus tard, l’expulsion de Rémy Cabella (quel symbole!) et le très beau but de Gaetan Laborde les plongent d’un coup dans l’anxiété. Ils passent alors, de l’enthousiasme, de possiblement finir troisième, devant leurs voisins lyonnais, à l’angoisse de laisser échapper la quatrième place au profit du Montpellier Hérault.
Psychologiquement, depuis la 64ème minute du match contre le MHSC, ils sont «VERTS D’INQUIÉTUDE». Il faut espérer que Nice et Angers jouent le jeu pour les confronter le plus longtemps possible au trac, au tremblement, à la peur de gagner. Comme le dit si bien, le champion suédois de tennis, Bjorn Borg, «Si vous avez peur de perdre, alors vous n’osez pas gagner».
Cette CRAINTE des Stéphanois s’avère notre ultime chance de qualification européenne. Mais elle demeure bien réelle et il faut la jouer à fond.
De notre côté, on doit montrer, face à Nantes et face à l’OM, le même état d’esprit que vendredi soir. Le match livré par notre équipe, dans un Geoffroy-Guichard bouillonnant, restera un grand souvenir de cette saison. Il peut devenir aussi le grand tournant de la course à l’Europa league en ayant rendu les Stéphanois «VERTS D’INQUIÉTUDE».
Il faut y croire…
Allez Paillade!
Stéphane Castieau
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