[VU DU CAILLOU #25] «ÇA KÉ BON» POUR LA FIN DE SAISON

J’ai choisi pour ma dernière chronique de l’année 2019 d’exposer mes vœux pour la deuxième partie de saison du Montpellier Hérault. Par soucis d’originalité et de transversalité, je les ai couchés en utilisant des expressions calédoniennes. Après chaque souhait vivement argumenté, j’ai rédigé un mémo sur le vocabulaire employé. Ainsi, si un jour certains veulent venir sur le caillou, ils auront en main un véritable lexique des expressions à connaître pour se fondre dans la masse.

Bonne lecture entre «formules d’ici» et «analyse psychanalytique» de notre possible fin de saison.

Vœu numéro 1: Que Pierre Ménès continue à «baver la cane».

Sur la fin d’année 2019, on peut dire qu’il s’est lâché le Pierrot. Il a retrouvé sa cible favorite, le MHSC. Pour qui a suivi le match contre Lille, il s’en est donné à cœur joie. Tout au long de la rencontre, il nous en a mis plein la tête. Je ne comprends pas comment Canal+ peut le mettre encore à l’antenne sur un match du MHSC. Mais là n’est pas mon sujet. Mon idée s’avère la suivante. Pierre Ménès nous déteste profondément. Ces analyses dénuées de tout sens footballistique lors de l’année du titre, nous l’ont démontré pratiquement lors de chaque week-end de cette merveilleuse saison. Pour cette «tête de pine», ce fut un cauchemar et il a espéré jusqu’au bout qu’on se casse la gueule au profit de son PSG chéri. Mais la belle histoire a eu lieu et La Paillade a réussi le plus bel exploit du football français au grand dam du frêle analyste. «Ahou colère le Ménès»

Donc le fait qu’il recommence à nous taper dessus avec virulence montre qu’il a la pétoche, l’anxiété de nous voir jouer à nouveau les premiers rôles. C’est un très bon signe en psychanalyse. S’il continue de balancer sur nous chaque week-end de 2020, ça voudra dire qu’on ne sera pas loin du haut du classement.

Memo 1: Expressions calédoniennes pour bien parler sur le caillou

« Ahou ! » Exclamation très utilisée qui traduit un sentiment, on dit par exemple « ahou colère », « ahou désolé », « ahou pas dire »… 

«Baver la cane», expression très utilisée en kanaky, signifie «dire n’importe quoi sur un sujet, …» Ceci colle parfaitement à Pierre Ménès quand il évoque le MHSC ou plutôt quand il «bave la cane» sur La Paillade.

«Tête de pine»: Pierre Ménès

Vœu numéro deux: «casse pas la tête» à l’extérieur

les joueurs jouent avec la peur lorsqu’ils se trouvent loin de leur base. Le phénomène s’accentue encore davantage quand ils mènent au score. Un seul remède à ça, une victoire fondatrice! Au premier succès, tout peut se débloquer. Ça tombe bien, le premier match de championnat en 2020, c’est à Amiens. On doit pouvoir s’imposer là-bas. Pour cela, jouez et «cassez pas la tête». Là aussi, j’ai l’impression qu’il faut faire appel à la psychanalyse. Je n’arrive pas à juger si en déplacement notre équipe est touchée par le complexe d’infériorité ou le complexe de supériorité. Peu importe l’origine du trouble, les joueurs ne se montrent pas à la hauteur à l’extérieur avec pas le moindre succès au compteur. « Bin lôngin! » On n’a pas rencontré que des tueurs en face. Il faut donc cesser de disputer ces matchs en «claquettes» et les jouer «à bloc». Il y a des passages de match où j’ai eu l’impression qu’on attendait pour s’y mettre (Nantes, Reims, Strasbourg, et Lille) ou pire qu’on s’arrêtait de jouer dès qu’on menait au score (Bordeaux et Dijon). Le syndrome est trop lourd et il faut impérativement «claquer un coup» dès le match de reprise à Amiens. Si ce souhait se réalise, d’autres victoires à l’extérieur suivront. C’est un match très important pour la psychologie de la seconde moitié de saison. Michel, «casse pas la tête», il faut les 3 points à Amiens! Et puis c’est tout! Awa, si on peut «claquer» plusieurs fois dans un match et montrer enfin notre valeur loin de nos bases, ne nous en privons pas! Retrouvons la confiance en Picardie, voilà mon vœu numéro deux.

Memo 2: Expressions calédoniennes pour bien parler sur le caillou

«Casse pas la tête» «Te prends pas la tête ». Et non comme on pourrait le croire « arrête de soûler »

« Bin lôngin ! » « La vache ! ». Attention, toutefois ça n’a rien à voir avec le fait de croiser un ruminant.

« Claquettes » «Tongs ». Eh oui car justement le mot tong n’est jamais prononcé par un Calédonien qui se respecte.

« A bloc » « Beaucoup ». Bon ça c’est un peu comme en français quand on dit « être chargés à bloc » c’est pas si éloigné finalement même si en Nouvelle-Calédonie on dira plutôt « Manger des haricots à bloc ».

« Claquer un coup » « Faire ». Et il faut savoir qu’on peut tout claquer sur le Caillou : un coup de chasse, un coup de pêche, un coup de fête, un sourire.

« Awa » « Sans déconner ?! ». (François Galinier, grand supporter du club pourrait ainsi dire: «Awa, qu’est ce t’en as à foutre?)

Vœu numéro trois: que l’expression «c’est choc à la Mosson» perdure

Le parcours que réalise notre équipe à la maison s’avère très très bon. Le MHSC se positionne en quatrième position à deux petites longueurs de Paris et quatre de Lille. Ce n’est pas rien! De plus il y a du spectacle avec de nombreux buts marqués. À domicile c’est «trop choc»! Et il faut saluer à sa juste valeur cette performance des joueurs mais aussi de l’entraîneur. J’en profite ici pour dire à certains supporters que je les trouve parfois dur et surtout pas très juste avec Michel Der Zakarian. Le côté, «J’connais entraîner», après chaque déconvenue et ne rien dire après les victoires probantes à la maison, c’est un peu facile. Michel Der Zakarian a fait ses preuves. On peut l’encourager à se montrer parfois moins timoré. Mais je crois que lui «connait entraîner». On peut le remercier ainsi que tous les joueurs pour le spectacle à La Mosson. Vous êtes gâtés, cette année, amis supporters du Montpellier Hérault, qui ont la chance d’aller au stade. Mon vœu numéro trois est que notre équipe régale encore plus ses supporters à la Mosson sur la deuxième partie. Ça serait «sur-choc»!

Memo3: Expressions calédoniennes pour bien parler sur le caillou

« C’est choc’ » « C’est cool ! ». Et en plus, tu peux l’utiliser sous toutes les formes : « C’est mal-choc’, c’est trop choc’, c’est pas choc’ , c’est sur-choc… »

« J’connais faire » « Savoir faire ». Ouais c’est bizarre, ça ressemble à un bon pléonasme des familles mais quand tu dis que tu sais surfer, tu dis « J’connais faire le surf. »

Vœu numéro quatre: «Ça ké bon» La Paillade en haut de la ligue 1.

Je persiste à penser que notre équipe peut cette année se glisser pour accéder à une qualification européenne. J’irais même à pronostiquer le podium. Pourquoi cet optimisme? Parce qu’on va peut-être enfin jouer avec notre effectif au complet. À la décharge de Michel Der Zakarian, nos deux recrues phares, téji Savanier et Jordan Ferri n’ont jamais évolué ensemble. «C’est ça aussi!» On va avoir une profondeur de banc en milieu qui peut permettre au collectif de se dépasser. Apparemment le président laurent Nicollin a confirmé une recrue en attaque. Ce qui peut là aussi, en cas de bonne pioche, donner un peu d’oxygène à notre attaque.

Bien sur, pour que mon dernier vœu se réalise, il faut que les 3 précédents se concrétisent. À savoir rester les maîtres à la maison, vaincre à l’extérieur et faire dévisser Pierre Ménès.

Je termine donc ce drôle de papier en répétant tous mes vœux au Montpellier Hérault pour la deuxième partie de saison en langage d’ici.

«Claque un coup» à Amiens et «casse pas la tête» à l’extérieur.

À la Mosson que tes résultats et le spectacle proposé entrent dans la catégorie «sur-choc».

« Lônculé ! » Que cette «tête de pine» continue à «baver la cane» sur toi et qu’il s’étouffe à la lecture du classement.

«Ça ké bon» 2020 pour toi mon club

Tata bisous Fanou

Memo 4: Expressions calédoniennes pour bien parler sur le caillou

«C’est ça aussi!» «et oui t’as raison!» «évidemment» Montpellier va avoir un sacré milieu de terrain.

« Lônculé ! » « Putain / la vache ! ». Si le mot a des consonances similaires avec une insulte de bas étage que je ne me risquerai pas à reformuler ici, bah en fait ça n’a rien à voir.

« Ca ké bon ! » « Trop cool ! », ainsi il est largement d’usage de dire « Ca ké bon le lagon calédonien ».

« Tata » « A + ». Peut se décliner en « Tata bisous » si tu portes vraiment en estime dans ton cœur la personne ou le groupe à qui tu t’adresses.

Je profite de cette dernière chronique en 2019 pour souhaiter une bonne fin d’année à tout Montpellier et à toute l’équipe de notre site favori. Je tiens aussi à remercier toutes les lectrices et lecteurs qui vont au bout de mes papiers parfois un peu longs. Mais comme dit l’adage, « plus c’est long plus c’est bon ».

«Bona annada» à toutes et à tous. (un peu en avance)

Allez Paillade!

Stéphane Castieau