
Frédéric Hantz au top dans le Club Sers
Frédéric était dans le Club Sers sur France Bleu. Nous vous proposons les meilleurs extraits de son long passage. Un entraîneur droit dans ses bottes, qui en profite pour redéfinir le rôle de l’entraîneur et ses relations avec le président Nicollin.
Ce match contre Toulouse était très compliqué et vous avez été très lucide en conférence de presse.
« On a été chahuté dans le jeu. On a mis l’essentiel. On a fait preuve d’abnégation et d’engagement. Toulouse était supérieur dans les duels, la conservation, l’allant offensif mais nous on a mis d’autres ingrédients. On joue le maintien. Il faut se battre. Il faut faire des efforts pour soi, pour les autres. La victoire est heureuse mais elle est méritée parce qu’on a mis l’essentiel des ingrédients. »
Tactiquement vous savez exactement comment tirer le meilleur du potentiel actuel de l’équipe?
« J’ai observé Montpellier comme les autres équipes. Je ne connaissais que Boudebouz. Le MHSC c’est un grand club de Ligue 1, je connais certains joueurs. J’observais aussi le Gazélec. Et je savais que si je signais à Montpellier, je savais comment aborder le match. Et on a gagné largement, et pour garder la confiance je n’ai pas voulu modifier le système. Mais je pense qu’il faudra apporter des solutions pour qu’on soit mieux tactiquement dans le match. Le 4-4-2 losange nous a réussi mais il nous a fait peur aussi. Il correspond aux qualités des joueurs forts mais il faut aussi y apporter quelques modifications. Il faut qu’on se trouve une autre possibilité de jeu pour mieux occuper le terrain. Ce qu’on a fait contre Toulouse. Avec ce système qui nous a marqué. En seconde mi-temps contre Toulouse, on n’avait pas le peps pour récupérer les ballons là où on devait le faire. »
Quelle était votre vision de Montpellier avant de signer?
« Tu as toujours une vision parcellaire vu de l’extérieur et ce que les médias et les joueurs renvoient. Quand on est au quotidien avec les joueurs, c’est différent. En suivant les clubs autour de Montpellier, Toulouse, Bastia, Lorient…, il y a beaucoup de tensions dans ces périodes-là. Il faut ramener une dynamique collective dans tout le club. L’entraîneur c’est celui qui passe les plats entre la direction et les joueurs. Et en cette fin de saison, l’équipe qui s’en sortira ce sont les clubs qui ont la plus grande cohésion et solidarité. Et c’est encore plus vrai à Montpellier après une telle première partie de saison. Quand il y a de telles déclarations que ce soit d’un entraîneur ou d’un président, ça crée chez les joueurs une sorte de confusion. Il faut avoir une bonne communication du respect les uns envers les autres. »
Comment allez-vous gérer la communication avec le président?
« On ne changera pas le président, et c’est à moi de s’adapter. Le président Nicollin c’est un grand président. Frédéric Hantz doit s’adapter à son président. Mais ça ne veut pas dire faire allégeance ou être dans la compromission. Il faut être dans la discussion surtout dans la situation actuelle. Le rôle de l’entraîneur dans un premier temps c’est de comprendre la direction. Il y a Louis Nicollin, il y a Laurent Nicollin. Il y a Michel Mézy, Bruno Carotti. Il faut avoir une discussion avec ces gens-là, les joueurs. Il y a un travail énorme de communication à avoir. Moi je dis ce que je fais et je fais ce que je dis. Et on ne manage une équipe à Montpellier comme on manage à Bastia ou à Paris. La notion d’intégration, s’adapter à l’histoire d’un club, c’est fondamental. La seule particularité c’est d’arriver le 26 janvier à la fin du mercato avec une semaine à 3 matchs. »
Mais le président vous balancera tôt ou tard une critique dans la presse?
« Moi le président Nicollin je l’appelle tous les deux jours. Je suis tous les jours avec Laurent. Je ne me pose pas la question de quand il m’enverra la première critique. Du moment qu’il y a du respect. Pour vous ou pour les gens c’est important parce qu’il y a la phrase choc. Mais qu’est-ce qui est important? Ce dont on parle au quotidien sur le devenir du club, là où on veut aller. Il ne faut pas oublier que c’est à l’entraîneur d’aller vers le président. Moi je suis un cadre et lui c’est le patron. Je dois lui fournir des informations. Et avec les responsabilités que j’ai, j’ai des décisions à prendre. Peut-être il y aura des phrases mais je m’en fous. Nous devons avancer ensemble et match après match nous devons rester ensemble. En tant qu’entraîneur, je dois être dans une démarche de compréhension. »
Quel était la tâche la plus urgente quand vous êtes arrivé?
« Le plus urgent quand je suis arrivé, c’était de ne rien changer. C’est dire la situation est telle qu’elle est. On ne la changera pas jusqu’à mi-mai. C’était une donnée inamovible. Partant de ce constat-là, il fallait optimiser les ressources du club. Elles sont réelles. Il y a des postes où il y a trop de monde, d’autres où il n’en y a pas assez. Je dois faire en sorte qu’on positive cette situation, plutôt que d’y trouver des défauts. Je ne suis payé pour me trouver des excuses mais des solutions. En mai, on prendra des décisions stratégiques, mais maintenant j’ai les mains dans le cambouis pour qu’au mois du mai nous soyons en Ligue 1. »
Ton avis sur Serge Aurier?
« Je trouve qu’en termes de communication c’est une affaire parisienne. C’est au PSG de la régler parce que ça ne concerne que le PSG. Aujourd’hui on a débriefé la victoire contre Toulouse et aussi celle de la réserve contre Toulouse, on a vu des images de notre match pour lancer la semaine. J’ai eu une aparté pour parler de ce sujet. Si tu es dans la douche avec ton copain et que tu parles de ton entraîneur, y a pas de problèmes. Les vestiaires sont faits pour tailler les entraîneurs. Mais si tu postes la vidéo c’est faute grave. Les jeunes joueurs ne mesurent pas la différence entre une discussion en sphère privée et la même discussion publiée sur internet. Aurier ça va être très compliqué pour lui et les gens vont comprendre qu’il vaut mieux parfois que le portable soit éteint. »
Montpellier a du mal à faire le jeu?
« C’est notre grande difficulté. Il faut qu’on arrive à trouver des espaces quand nous n’en avons pas. Il y a une insuffisance technique dans certains secteurs de jeu et des améliorations tactiques. Dans un premier temps je voulais ramener de la confiance, du dynamisme et de l’alternance dans le jeu et ça on l’a. Parce qu’on fait des courses, on est capable de varier jeu court – jeu long. On n’est pas encore assez précis dans les déplacements et le replacement. »
Un dernier mot pour conclure?
« Il nous reste 12 matchs et on joue les 8 premiers avec 7 déplacements. On aura besoin de la solidarité de tous pour atteindre notre objectif. »
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