Laurent Nicollin : « Construire quelque chose de costaud pour l’année prochaine pour pouvoir remonter »

Lors de la conférence de présentation du successeur de Jean-Louis Gasset aux commandes de l’équipe première, le Président du Montpellier Hérault a aussi été invité à revenir sur les évènements qui ont conduit à la situation sportive actuelle. On lui a également demandé s’il avait donné des consignes à son nouveau technicien dans le cadre de la gestion de l’effectif pour les matchs restant à jouer en cette triste saison 2024-25.

On en est au troisième coach pour le Montpellier Hérault cette saison. Cela n’a pas fonctionné avec Jean-Louis Gasset, il n’y a pas eu de changements dans les résultats ni dans l’état d’esprit ; comment vous expliquez cela, les mauvais résultats de la saison, et cette saison finalement ratée avec la descente quasiment actée ?

L. Nicollin : On n’est pas là pour les bilans, ils doivent être faits en fin de saison. Même si vous avez raison, la descente est quasiment actée, mais pas encore totalement.
Il y a eu une faillite, de la direction, la faillite des coachs et la faillite des joueurs. C’est un tout qui a fait que ça ne va pas. Je pense que le mal est plus profond, c’est pas que cette année, c’est depuis la saison dernière ; il y a eu l’épisode du pétard, il y a eu l’épisode Sakho… Je ne pensais pas, mais qui a laissé beaucoup de traces sur le coach de l’époque, et je pense qu’il y a eu dès le début de saison des attitudes et des comportements qui n’ont pas été sanctionnés, et un laisser-aller qui a été mis en place. Et je le redis, j’apprécie énormément Michel, je pense qu’il avait lui aussi lâché en début de saison donc à partir de ce moment, les joueurs ont lâché et tout le monde a lâché. Après comme ça lâche, c’est au rôle du président, des gens qui sont en dessous de moi d’intervenir. Peut-être que j’ai essayé, que je n’ai pas réussi à trouver des leviers qui ont «fait que», mais peut-être aussi qu’il y a des personnes qui ne sont pas dans un état d’esprit irréprochable, des personnes qui n’ont plus et qui n’auront plus à porter le maillot de La Paillade parce qu’ils ne sont pas représentatifs des valeurs du club, tout simplement. Les cadres ont fauté, les jeunes n’ont pas su prendre le pouvoir, donc voilà quand tout va mal, tout va mal ; ça ne sert à rien de tirer sur l’ambulance. Comme j’ai dit, «Papus» est là pour les six derniers matchs, pour voir ce qui va et ce qui ne va pas, et travailler surtout pour préparer la saison prochaine. L’important maintenant c’est la saison prochaine. (…) L’objectif numéro un c’est de construire quelque chose de costaud pour l’année prochaine, pour essayer d’avoir une équipe compétitive pour pouvoir remonter.

Laurent, je rebondis du coup sur ce que tu dis par rapport aux cadres, du coup pour redonner le sourire sur cette fin de saison, est-ce que tu as demandé à Zoumana de les écarter, de ne plus les faire jouer d’ici la fin de la saison…

L. Nicollin : (ndlr : il coupe son interlocuteur et ne le laisse pas finir la question) Il a répondu tout à l’heure, je n’ai jamais imposé quoi que ce soit à un coach et ce n’est pas maintenant que je vais le faire. Il va analyser, il va réfléchir, il va voir et il prendra les décisions qu’il devra prendre. Moi j’ai toujours soutenu le coach quand il venait me voir en me disant «Je vais faire ça, est-ce que tu es (ou vous êtes) OK ?» Moi je n’ai jamais été… (…) Des fois je ne sais même pas la composition de l’équipe le dimanche donc je n’ai jamais réclamé ! Bon je la sais parce qu’on me la dit, mais c’est jamais les coachs qui me la disent donc moi je ne suis pas quelqu’un d’intrusif, moi après, que ce soit moi, que ce soit Bruno, s’il faut donner un coup de main, n’importe qui au club est là pour donner un coup de main quand le coach estime qu’il faut taper sur la table, ou parler, ou discuter ou échanger. Après, il y a des choses que je ressens ; voilà je pense qu’il y avait la place tranquillement pour se sauver cette année. Je pense que le match de Lyon nous a fait mal, parce que je pense que si on gagne à Lyon la suite n’est pas la même. C’est comme ça, on ne va pas ressasser le passé. Les matchs sont perdus, maintenant il y a six matchs à vivre, six mini-finales à jouer et essayer de prendre le plus de points possible pour terminer le plus haut possible parce qu’il y aura peut-être des clubs en difficulté financière, il y aura peut-être des clubs relégués. Ça ferait ch*** de terminer dernier et qu’on repêche le 16ème et le 17ème.

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