[VU DU CAILLOU #2] L’effrayante « bête noire »

Incroyable mais vrai !

Notre équipe s’est imposée sur le Rocher. Je l’avoue, je n’y croyais pas une minute. Et c’est exactement l’effet que la « bête noire » produit sur sa victime. Ça fout la trouille ! Alors oui, ce match contre Monaco pouvait faire peur même si la bande à Henry se trouve en grande difficulté. Comme a dit le célèbre suédois Bjorn Borg « si vous avez peur de perdre, alors vous n’osez pas gagner» Et c’est exactement ça ! Je n’osais croire à une victoire contre cette satanée « bête noire ».

Pour n’importe quel supporter de Montpellier, la « bête noire » du club c’est l’ASM ! Les chiffres sont implacables. Il faut remonter à la saison 1993-1994, lors de la vingt troisième journée pour trouver trace d’une victoire Pailladine en terre rouge et blanche avec un but d’Aloisa Asanovic et de Fabien Lefèvre. Là aussi je dois lever les mains en l’air, j’ai du rechercher cette information. Aucun souvenir de cette victoire ! C’est encore une fois l’effet de la « bête noire ». Elle vous persuade que vous n’avez jamais gagné contre elle. Et donc que vous ne pourrez jamais la vaincre !

C’est avec cette pensée dans un coin de ma petite tête que je me suis rendu à l’anniversaire d’une copine qui habite à plus de trois heures de route. Au programme : soirées, barbecues et camping du vendredi soir au dimanche matin. Au passage très très bonne fête  ! Mon ami Jérôme, autre exilé de La Paillade, était de la partie. D’habitude, on échange un peu voire beaucoup sur le match du week-end. Là on a évoqué le sujet peut-être deux minutes. Entre deux bières ! Mais rien, comme si cette rencontre était perdue d’avance. Une fatalité !

De plus, bizarrement, nous n’avons pas rencontré un seul supporter monégasque de tout le week-end. Chose extrêmement étonnante dans ce coin perdu du nord de la Calédonie ! Avec Jérôme, on aurait pu brancher un peu. On adore ça surtout quand on rencontre des supporters parisiens, on ne les lâche pas du week-end. Mais là encore, face à des supporters rouge et blanc, on aurait peut-être été atteint par l’effet paralysant de la « bête noire ». En réfléchissant bien, je n’ai aucune réponse à cette interrogation parce qu’en fait je n’ai jamais rencontré un supporter monégasque de ma vie. Je n’ai donc jamais branché un supporter monégasque. C’est un constat.

Là, je dois encore avouer un truc. Un truc lourd à porter ! Dans mon enfance, avant d’arriver à Montpellier je supportais Monaco. J’adorais leur maillot et Manuel Amoros. Voilà je l’ai dit ! C’est fait. Je suis libéré !

Après cette confession intime, je reviens sur mon week-end, marqué dans ma tête par la peur de la « bête noire ». Dimanche matin, nous repartons de Pouembout (commune au nord ouest de la Calédonie) en début de matinée. J’aurais pu à plusieurs reprises aller voir sur internet le résultat du match avant de partir. Mais non, j’ai alors trop peur de la défaite. Je remarque d’ailleurs que Jérôme, lui non plus, n’a pas cherché l’information. On décide de se suivre. Le convoi de deux Logan break aux accents Montpelliérains part à 9h34 du matin. Je décide enfin de mettre France Inter. Il faut que je sache quand même le résultat même si je suis certain de la déconvenue. Mais ce score, je vais l’attendre longtemps. Déjà que France Inter ne donne pas les informations sportives très régulièrement, l’actualité des gilets jaunes sur Paris prend beaucoup trop de place à mes yeux. Et puis la journaliste enchaîne enfin «  dans l’actualité sportive Montpellier s’empare de la deuxième place après sa victoire 2 à 1 à Monaco ». Je pousse un cri dans la voiture et klaxonne. J’ouvre la fenêtre et lève le bras. Jérôme en fait de même. Pas longtemps, car on se remet vite à la clim sous les réprimandes de nos femmes et de nos filles respectives. Ce n’est pas grave, les deux conducteurs peuvent maintenant longer la côte ouest en toute quiétude, rassurés que la bête noire soit cette fois terrassée.

Mais pour dire la vérité, je n’ai cru réellement à cette victoire qu’après avoir regardé le résumé du match à la télévision, une petite minute après avoir éteint le moteur de la voiture. Comme quoi, vraiment une « bête noire » ça fait très très très peur ! Thierry Henry à la fin du match a déclaré que ses joueurs avaient eu, quant à eux, « la peur de gagner ». J’espère que ça va continuer car si Monaco est relégué en ligue 2, plus de l’effrayante « bête noire » la saison prochaine.

Stéphane Castieau

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