[VU DU CAILLOU #3] Les gilets orange Acte II

« GIROUD POUR LES CONNAISSEURS »

Pourquoi en cette période de contestation j’éprouve le besoin de défendre un de nos anciens face aux chroniqueurs des plateaux de télévision ?

L’annulation du match de samedi m’a contraint surtout à changer mes plans. Une certitude, j’aurais écrit un texte sur la possibilité de faire un coup à Paris. Car c’était le bon moment pour les battre ! Et nous savons, nous, peuple pailladin, que nous en sommes capables. Pas par superstition, pas par aveuglement, non juste par l’histoire de nos confrontations avec le PSG. Mais là encore, les tous petits petits petits chroniqueurs parisiens s’en moquent. Ils ne bossent pas les dossiers ! Ils ont un boulot en or que je rêverais d’exercer mais ils se laissent aller à un grave dilettantisme. Attention ! qu’on ne vienne pas un jour les déloger de leur bureau. C’est en vogue en ce moment ! Il y a en a bien qui demandent la tête d’un président de la République. Alors un petit petit petit pseudo analyste de Canal+, je ne parle pas de son physique, devrait se faire un peu de mouron.

En décidant de revenir sur Paris, le jour du match PSG-Montpellier, peut-être que les gilets jaunes ont voulu contrecarrer la forte mobilisation des gilets orange de s’opérer devant les rédactions parisiennes, inquiets que cela leur fasse un peu d’ombre. Il faut dire quand même qu’à 22 034 km les demandes des gilets jaunes paraissent moins structurées que celles des gilets orange. Mais la vérité c’est que l’orange fait davantage peur que le jaune à la ligue qui a annulé tout bonnement le match pour éviter la fameuse convergence des luttes.

J’ai donc changé de papier d’épaule. J’ai gambergé 34 secondes, tout au plus, tant ce sujet me tient à cœur depuis longtemps, celui de la défense de notre ancien numéro 9, monsieur Olivier Giroud. Le traitement médiatique qui lui est réservé est incroyablement injuste. Là, on touche à un de nos Grands ! Un joueur qui nous a fait hurler de bonheur à maintes reprises. Personnellement, j’ai trois souvenirs très forts qui me reviennent en mémoire. Tout d’abord, un coup de tête magistral à la 117eme minutes lors d’une demi-finale de coupe de la ligue contre le PSG. Ce 18 janvier 2011 j’étais en vacances à Montpellier et bien sur à la Mosson en compagnie de mon ami François. Ce but nous avait permis de chanter « Paris on t’… » toute la nuit. Merci Giroud pour ce moment ! Ensuite, la fameuse reprise de volée, en dehors de la surface, après rebond, à la 89eme minute contre Saint-Etienne, lors de la 29 ème journée. Ce 24 mars 2012 j’étais dans mon salon en train d’enlacer mon ami Jérôme. Ce but permet à notre équipe de Montpellier « ce héros » de reprendre la tête du championnat devant le PSG, déjà dopé aux gazo-dollars. Pour Gege et moi, nous sommes alors le 25 mars au matin, persuadés désormais que La Paillade allait tenir jusqu’au bout. Merci Giroud pour ce moment! Enfin l’impensable contre-attaque contre Lille, lors de l’avant dernière journée, sa petite passe géniale de l’extérieur pour Karim Ait-Fana qui termine le travail. C’est la 94ème minute et le MHSC incontestablement en Ligue des champions! La Mosson chavire ce 13 mai 2012. Dans mon hémisphère c’est le 14 au matin, je hurle de bonheur. Je regarde à la télévision, ma Mosson en fusion, mon président et mes larmes. Je suis transporté. Merci Giroud pour ce moment!

Tous ces instants manquent peut-être une peu d’objectivité pour des journalistes se targuant d’impartialité. Sûrement ! Mais de mon côté j’entends en permanence que Giroud ne serait pas un joueur de grand match. Alors si les trois exemples, c’est vrai très personnels, ne s’avèrent pas des grands matchs, avec une tension incroyable, je veux bien me détendre. Mais peut-être que jouer à Montpellier ne démontre rien. C’est vrai, être champion avec le 14eme budget face au PSG – qui a débuté son dopage au gaz !- Ce n’est pas très convaincant, monsieur Giroud, pour les analystes de foot. Il faudrait signer au PSG pour être reconnu ! Pourtant, dès 2011, les techniciens et non les chroniqueurs, font appel à lui en équipe de France. Laurent Blanc le premier ! Ensuite Didier Deshamps ! Sept ans plus tard Olivier Giroud est toujours le numéro 9 titulaire de l’équipe de France.

Certains journalistes ne cessent malgré tout de remettre en cause sa sélection et assènent des arguments complètement faux dénués de toute impartialité pour le coup. Je vais donc, à leur place, accomplir un travail d’analyse rapide sur le passé plus récent de notre Giroud national.

Depuis la coupe du monde, certains chroniqueurs décrètent à longueur d’émission, qu’il marque très peu en Bleu et que ce n’est pas un buteur. Alors c’est vrai que lors de la coupe du monde, il n’a pas marqué. Peut-être qu’une tactique pour privilégier la vitesse de Mbappé a été mise en place par le coach ? Giroud servant de point d’appui ou de fausse piste ou surtout de guerrier dans les duels. À ce sujet, ce sont ses coéquipiers qui en parlent le mieux. En effet, Lucas Hernandez confie : « C’est quand il n’est pas là qu’on voit son importance dans l’équipe » ,  « Ceux qui disent qu’il ne sert à rien ne comprennent rien au foot ! Tout ce qu’il fait est pour le bien de l’équipe. Son rôle est capital pour nous. Il est essentiel à notre style de jeu », ajoute Adil Rami. Ensuite, personne n’évoque le fait que Varane et Umtiti ont marqué sur corner des buts incroyablement importants en phase finale, et que peut-être la présence de Giroud dans la surface pèse sur les défenseurs, sûrement pas autant que monsieur Ménès, j’en conviens. C’est clair ! Giroud est au service du collectif et le football n’est pas un sport individuel. N’en déplaise à ces soi-disant techniciens du football qui nous polluent l’esprit avec le Ballon d’or dont on se contrefout ! j’affirme haut et fort que la France n’aurait vraisemblablement pas gagné la coupe du monde sans Olivier Giroud. Enfin le dernier argument assez facile à aller chercher : il est le quatrième meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France en ayant tiré un seul pénalty. Rien que ça, pour un mec qui ne marquerait pas de but, d’après la presse télévisuelle dite spécialisée.

Eden Hazard, modeste joueur belge, a d’ailleurs complimenté le Français, « C’est un point d’appui, peut-être le meilleur au monde, je pense ainsi. Quand il a le ballon, il peut le tenir, c’est un plaisir de jouer avec lui. » Que faut-il faire pour convaincre les chroniqueurs parisiens ? Mis à part les envoyer de force dans des formations accélérées sur le football, je ne vois pas. Une des dernières fois que j’ai regardé le CFC, Pierre Ménès s’est fendu d’un commentaire sur Giroud complètement facile « Quand est-ce qu’on s’en débarrasse ! » avec un dédain incroyable. Je lui retourne d’ailleurs cette question à lui et à son employeur. Mais ce genre de propos légitime et explique les sifflets d’imbéciles heureux en son encontre dans certains stades.

Le dernier reproche qu’on fait parfois à Giroud c’est qu’il ne serait pas spectaculaire. Pourtant en 2017, il remporte le Prix Puskás de la FIFA du plus beau but de l’année. J’ajoute qu’en juin de cette même année,  il a illuminé une rencontre entre la France et la Suède jusqu’ici cadenassée en réalisant un enchaînement magnifique. Excentré à droite de la surface, à la suite d’un coup de pied arrêté, l’international français contrôle le ballon en hauteur et décoche une frappe limpide dans la lucarne opposée. Certainement le plus beau but des Bleus des ces dernières années ! Mais comme Lloris a fait la boulette derrière, ce but n’est pas resté dans les mémoires. Pourtant quel bijou ! Si Mbappé met le même but on a droit à dix débats dans l’Equipe du Soir.

C’est la vie ! Giroud est maltraité par les plateaux de télévision. Mais il est encensé par la profession. C’est quand même mieux de mon point de vue ! Coluche disait justement sur ce sujet : « La critique est un parasite de la société qui n’a aucune influence! Les critiques sont de vieux imbéciles, incapables de faire un autre métier alors que la majorité des artistes sur le retour pourraient très bien devenir critiques ! »

Stéphane Castieau