Der Zakarian et ses hommes : la solidarité, clé du succès

Au-delà d’un bon bol d’air au classement, cette victoire obtenue à Nice symbolise également une prestation solidaire qui (espérons-le) devrait faire du bien au groupe dans la course au maintien.

Nos joueurs avaient déjà fait preuve de caractère en revenant deux fois au score lors du match contre Strasbourg dimanche dernier, mais le résultat laissait place à beaucoup d’amertume et d’inquiétude quant à la capacité de notre équipe à tenir un résultat et engranger des points.

Face à des niçois imprécis, les hommes de Michel Der Zakarian ont cette fois été bien plus impliqués et ont rapidement semblé croire à la victoire qui se dessinait. Et si cette dernière a été obtenue dans la douleur, il est difficile de mettre en avant un joueur plutôt qu’un autre, tant nombre d’entre eux auront été dans le combat. Issiaga Sylla s’est montré solide dans son couloir gauche, Kiki Kouyaté précieux dans les derniers instants et Benjamin Lecomte décisif sur un ultime arrêt. En dépit d’un faible nombre d’occasions, les joueurs auront été suffisamment remuants pour désorganiser et inquiéter les niçois, misant par exemple sur les courses incessantes d’un Arnaud Nordin certes marqué à la culotte par Melvin Bard mais très actif.

Outre la prestation des joueurs, il nous faut aussi saluer les choix de Michel Der Zakarian. Les rumeurs l’annonçaient en danger et suggéraient que l’entraineur pailladin avait déjà perdu l’autorité sur son vestiaire. Pourtant, l’impression laissée par la prestation des héraultais est toute autre. Le retour en grâce d’Issiaga Sylla après un départ en CAN tumultueux et les critiques du coach arménien laisse croire que les tensions sont de l’histoire ancienne. Autre joueur à la situation délicate, Wahbi Khazri a lui aussi bénéficié de l’attitude positive de Michel Der Zakarian : ce dernier n’a jamais été tendre avec le tunisien depuis son retour au club, au point de l’écarter du groupe récemment. Pourtant, l’entraineur a misé sur lui (à raison) contre Starsbourg et a récompensé sa belle entrée d’une titularisation à Nice. Nul doute qu’à ce stade de la saison et dans une position si délicate au classement, Michel Der Zakarian a tout intérêt à maintenir l’ensemble de son effectif concerné.

Plus tard dans le match, il n’hésitera pas à multiplier les changements contrairement aux remplacements tardifs et peu inspirés qu’on peut habituellement lui reprocher (même si les deux premiers l’étaient sous la contrainte des blessures). Soulignons par exemple le choix d’envoyer Leo Leroy dès le début de deuxième période, qui s’est rapidement mis au diapason avec des interceptions et relances bien senties malgré un temps de jeu irrégulier cette saison, et le retour audacieux mais probant d’un Christopher Jullien tout juste revenu de blessure pour sécuriser la défense pailladine en fin de match.

Pas loin de l’excès d’engagement à certains instants, parfois confuse dans sa volonté d’aller vers l’avant, l’équipe a donc accompli sa mission en mettant l’impact nécessaire pendant la majorité du match et ce grâce à un pressing efficace. Et bien qu’elle ait subi sur les dernières minutes de la rencontre, les prises à 2 voire à 3 sur les porteurs de balle niçois auront prouvé toute la solidarité des pailladins à tenir ce score salvateur.

Sans tomber dans le piège d’une rencontre devenue électrique à la mi-temps, les joueurs ont réussi à rester concentrés et à revenir du vestiaire avec le bon esprit. Les habituels turbulents de l’équipe n’ont pas entraîné de sanction majeure, à l’image d’un Wahbi Khazri plus diplomate qu’à l’accoutumée avec le corps arbitral (cependant averti à cause d’une faute dispensable). Notre capitaine Téji Savanier aura notamment donné le ton de cette combativité « saine », malgré quelques mauvais choix critiquables balle au pied, en usant de sa hargne sans excès pour déstabiliser les niçois. Résultat, une fois n’est pas coutume, c’est l’adversaire qui est sorti de son match et qui a d’ailleurs été poussé à la faute sur nos deux buts.

Alors, l’OGC Nice affronté ce vendredi était bien en-dessous de son standing, on l’admet. Mais réaliser une telle prestation et repartir avec les 3 points dans notre situation est évidemment encourageant. Si l’on retrouve cet esprit et cet impact face à nos adversaires directs, le maintien devrait être atteignable. Ces sourires et accolades entre joueurs et membres du staff font un bien fou, et d’ici la réception du PSG, savourons notre joie : depuis combien de temps n’avions nous pas passé un week-end dans la bonne humeur ?