
Que retenir du passage d’Olivier Dall’Oglio?
Réclamé depuis un long moment par bon nombre d’entre vous, le licenciement d’Olivier Dall’Oglio est désormais acté et Romain Pitau va prendre le relais. Arrivé en grande pompe depuis le Stade Brestois, d’où Laurent Nicollin l’avait débauché contre des indemnités, pour un contrat de 3 ans, ODO quitte le MHSC à près de 20 mois du terme de celui-ci. Ainsi, que retenir du passage d’Olivier Dall’Oglio au MHSC ?
La première chose qui vient en tête, ce sera très certainement ce bilan totalement affreux en 2022. 30 matchs officiels en championnat, 20 défaites et le statut de la pire équipe de l’année en Ligue 1. L’absence totale ou presque de révolte aura marqué, agacé, ulcéré bon nombre d’observateurs. La qualité du jeu, en légère hausse sur les dernières semaines, laissait également à désirer.
Des critiques à mettre en relief avec les premières semaines, les premiers mois du mandat d’Olivier Dall’Oglio en orange et bleu. Car si ces critiques furent acerbes, c’est aussi car la dégringolade au classement fut vertigineuse et peu compréhensible quand, au sortir d’un mois de décembre 2021 parfait, le MHSC pointait à la 5e place et à 3 longueurs seulement du podium. Les Pailladins passaient les fêtes dans la peau de prétendants à l’Europe, vantaient dans l’hexagone, Téji Savanier était même réclamé en Bleu après des prestations majuscules au poste de meneur de jeu, ODO bâtissant son plan de jeu autour du gitan.
Mais ensuite, donc, la déliquescence et surtout, l’incapacité palpable d’un coach et son staff d’insuffler un vent nouveau dans son groupe. Le recrutement de Rémy Cabella, censé bouger les troupes, n’aura pas du tout eu l’effet escompté, le vestiaire héraultais repoussant le futur Lillois un peu trop motivé à faire bouger les choses, comme si ODO ne pouvait lui-même remobiliser ses ouailles.
Pourtant, jamais les joueurs ne l’auront lâché. De l’aveu même des joueurs, et du président au moment d’annoncer son éviction, Olivier Dall’Oglio n’aura jamais réellement perdu le soutien de ses joueurs. Quand à la fin de l’été, il était sur la sellette, les Pailladins se sont imposés 7-0 à Francis Le-Blé, terre déchue pour ODO, là même où, la saison précédente, ils s’étaient imposés 4-0. Au cœur d’une phase retour cataclysmique, ils allaient chercher trois points à Bordeaux en jouant plus d’une mi-temps à 9 contre 11 Girondins, certes, moribonds. Mais tout cela n’aura jamais amorcé finalement de regain durable, en témoignent les naufrages qui suivirent à Marseille, à Lyon ou à Clermont ou lors des venues de Reims ou Metz.
Les dirigeants Pailladins, peut-être aussi guidés par l’aspect financier, ont choisi de renouveler leur confiance cet été à Olivier Dall’Oglio et son staff, s’appuyant sur une phase aller (très) réussie et une coupure estivale qu’ils espéraient salvatrice. Mais aussi, et peut-être surtout, en raison de la place nouvelle accordé aux jeunes issus du centre de formation. Blâmé sur cet aspect, tout au long de son mandat, Michel Der Zakarian n’a accordé que 18.000 minutes de temps de jeu cumulées en 4 saisons pleines. En seulement 16 mois, ODO culmine à 16.000. La qualité des joueurs peut aussi être invoquée mais le cévenol n’a jamais sourcillé à l’idée de lancer des jeunes (Estève, Fayad, Tchato,…) ou d’en relancer (Chotard, Cozza,…). C’est un fait, à son crédit.
Mais après une pré-saison inquiétante avec cinq défaites en autant de matchs, les Pailladins ont remporté difficilement la première journée, avant de s’incliner lourdement mais logiquement au Parc des Princes face à des Parisiens alors en furie. Mais le sursaut brestois, prolongé face à l’AC Ajaccio, n’aura pas de lendemain. Sauvés par leur maître à jouer, Téji Savanier, à la faveur d’un penalty dans le temps additionnel contre Strasbourg, Olivier Dall’Oglio et ses hommes n’avaient plus gagné un match depuis donc un mois.
Une période qui sonna donc finalement le glas pour le coach alésien, sommé de quitter ses fonctions malgré de bonnes relations au club, qu’il quitte avec le respect public de Laurent Nicollin en dépit des critiques extérieures. La preuve, s’il le fallait, que tous les maux de l’effectif ne reposent pas sur lui et que, dès à présent, Romain Pitau a du pain sur la planche.
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