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Insupp’ #5 : Pour Thomas, supporter strasbourgeois, avec Laurey, Blanc ou encore Cantona, le MHSC compte dans le football français
Thomas, supporter du Racing Club de Strasbourg et rédacteur pour le site « Au cœur du RCS », nous a parlé de sa passion pour son club. Il a également évoqué ce souvenir douloureux pour les Alsaciens alors que la Paillade retrouvait l’élite le soir du 29 mai 2009. De Pascal Nouma à Thierry Laurey, ce passionné du Racing Club de Strasbourg a également parlé du début de saison compliqué de son équipe qui on l’espère ne prendra pas son envol à la Mosson samedi après-midi. C’est parti pour un nouveau numéro d’Insupp’.
Peux-tu te présenter et décrire ton aventure avec le Racing Club de Strasbourg Alsace ?
Je m’appelle Thomas, j’ai quarante-six ans. Je suis supporter du Racing depuis pas loin de quarante ans. J’ai commencé à aller au stade tout petit. Je ne l’ai jamais lâché et j’ai toujours été derrière le club en première division, en deuxième division, en CFA en CFA 2. Je suis aussi rédacteur pour la page « Au cœur du RCS » qui est à peu près présente sur tous les réseaux. C’est une page d’actualités du club qui ne compte pas loin de quarante mille tous réseaux confondus. C’est un site qui reprend les actualités notamment de la presse quotidienne régionale. Le créateur de la page est aussi un photographe de grand talent et ses images sont parfois reprises au niveau national. C’est une page qui gagne à être connue.
Raconte-nous quelques anecdotes de stades et notamment entre le Racing et Montpellier.
Quand j’entends parler de Montpellier, je pense à un souvenir douloureux pour nous. C’est une date très très triste pour tous supporters du Racing. Je me souviens très bien de cette soirée dans laquelle on avait placé beaucoup d’espoir. On était persuadés de remonter. On était descendus l’année d’avant, on pensait remonter rapidement. Et patatras ! Sur ce match fou avec Montpellier qui mène deux à zéro au bout de vingt minutes de jeu. On revient à deux à un, on a vraiment des occasions et on n’est pas loin d’égaliser et de remonter en Ligue 1. C’était vraiment douloureux, c’est une blessure ouverte et cela me fait mal quand je repense à ce match. Mais malgré cela, il n’y a pas d’animosité par rapport à Montpellier. C’est le match. On a fait n’importe quoi, mais il n’y a rien contre Montpellier. Rien ne nous éloigne dans l’histoire de nos clubs, au contraire, nos présidents sont très amis. Pour vous, le titre de 2012, il y a forcément une part de ce match de 2009 dedans dans la structure du club et la refondation de la Paillade. A contrario pour nous, c’est un point de départ pour la descente aux enfers. Cette défaite a fait très mal au club et on l’a payé l’année d’après puisqu’on est descendu en National puis en CFA2.
Je me souviens aussi d’un match en 1996-1997 que l’on gagne chez vous quatre à zéro (ndlr: 4-1 en réalité) et les quatre buts sont inscrits par le seul et même joueur : Pascal Nouma. Pour ceux qui me suivent sur les réseaux, ils savent que ce joueur est mon idole absolue. Je l’ai adulé et je continue de beaucoup l’aimer encore aujourd’hui, notamment pour sa personnalité. Je voulais en parler car marquer un quadruplé, surtout à l’extérieur, cela reste une performance rare.
Quelles traces Thierry Laurey a-t-il laissé du côté de Strasbourg après ses cinq saisons en tant qu’entraîneur ?
Il a laissé des traces dans le palmarès. On gagne un titre de champion de Ligue 2 et une Coupe de la Ligue sous son règne. Il laisse aussi une trace en terme de longévité. On n’a jamais eu un entraîneur qui est resté aussi longtemps. C’est l’entraîneur de la remontée, des coups de gueule aussi. Il y a plein de monde qui se souvient de lui pour un match qu’on a fait à Metz la première année en Ligue 1 où il s’était pris la tête avec l’entraîneur messin. Ici, quand tu fais cela, tu deviens un peu une légende. Cela s’est un peu mal terminé car quand il est parti, on s’est sauvé in extremis. Je loue son travail et jamais je ne dirai de mal de lui. Il nous a fait gagner un trophée, ce n’est pas comme si on en gagnait tous les ans. Il a plutôt fait l’unanimité du côté de Strasbourg.
Explique-nous pourquoi Strasbourg a du mal en ce début de saison après une belle sixième place obtenue l’année passée.
Je n’aime pas trop expliquer la situation d’une équipe par rapport au prisme de la saison dernière car c’est un peu tronqué. On a perdu deux joueurs très importants, même si cela est un peu passé inaperçu au niveau national. Il s’agit de Frédéric Guilbert à droite et Anthony Caci à gauche, nos deux pistons qui étaient les rampes de lancement. On n’a pas eu de mal à les remplacer sur le papier puisque Thomas Delaine et Colin Dagba sont vite arrivés. Sur le terrain, on sent bien que ces deux joueurs n’ont pas le même rendement. C’est une des explications selon moi. Il y a aussi un gros manque de réalisme devant. On se crée des occasions. Contre Clermont, il y a quatre ou cinq occasions importantes. Pour l’instant, on a du mal à produire quatre-vingt-dix minutes de qualité. Selon moi, les joueurs sont atteints physiquement et ont du mal à encaisser le foncier. J’ai peur d’arriver à la trêve internationale dans la charrette, je ne serai pas serein si c’est le cas. À un moment les occasions vont aller au fond et il faudra passer la deuxième. Ce n’est pas dramatique car sur sept matchs, on ne perd que deux fois. L’arbitrage aussi, il y a des choses très étranges depuis le début de saison. On ne se cache pas derrière cela mais c’est un facteur aggravant. Puis, on a pris Frank Schneider pour aider par rapport à l’arbitrage. Et certains commencent à penser que cela peut porter préjudice d’avoir été innovant dans ce domaine. La DTA n’est peut-être pas très favorable à cela et Frank Schneider n’est pas dans les petits papiers de Pascal Garibian. C’est peut-être exagéré de penser cela mais quand tu vois ce qu’il se passe sur le terrain, on commence à se poser des questions.
Quelles sont les forces et les faiblesses de l’équipe de Julien Stéphan en ce début de saison ?
La principale force c’est la défense. C’est solide, on encaisse très peu de buts. Malgré des défenses expérimentales, c’est performant. On avait commencé la saison en 3-5-2 et par la force des choses contre Clermont, avec les absences, on est passé en 4-4-2. On va venir avec Montpellier avec je ne sais quel joueur à gauche. La défense est vraiment décimée. Et la faiblesse, c’est le manque de réalisme des attaquants symbolisé par Kévin Gameiro qui a raté des occasions « inratables ».
Quel avis as-tu sur le MHSC ?
Quand je pense à Montpellier, je pense à Loulou Nicollin. Il manque au football français. Je pense aussi à Michel Mézy. Le club est entre de bonnes mains avec le fils. Il a un peu la même méthode de gestion du père. Il n’y a pas de folie, rien ne déborde.
Je pense aussi aux années Cantona. Thierry Laurey et Michel Der Zakarian sont aussi passés par Montpellier. Laurent Blanc également. Avec du recul, on se rend compte que Montpellier a formé beaucoup d’entraîneurs actuels. C’est un club par lequel de grands joueurs sont passés. C’est un club qui compte dans le paysage du football français.
Un avis sur Bingourou Kamara qui a évolué au Racing ?
Bingourou Kamara est arrivé lors de notre remontée en Ligue 1. Il est arrivé pour être titulaire puis il a rapidement perdu sa place au profit d’Alexandre Oukidja. Je retiens qu’il a été important dans la victoire en Coupe de la Ligue. Il a arrêté des pénaltys contre Lyon et Marseille. Sur la finale, il en arrête un aussi. Il a mon respect pour cela. Après au point de vue sportif, j’aurai un peu de mal à en dire plus car cela fait longtemps qu’on ne l’a pas vu jouer. On avait l’impression qu’il traînait son spleen derrière lui. Cela ne devait pas être évident pour lui car il était passé numéro trois, voire numéro quatre. Je suis très content pour lui qu’il ait signé à Montpellier. Je pense que c’est un bon mec. Je lui souhaite le meilleur.
Quels sont les joueurs de Montpellier dont tu te méfies le plus pour samedi ?
C’est Wahbi Khazri parce qu’il est capable du pire comme du meilleur et il a souvent marqué contre nous. Et le second évidemment, c’est Téji Savanier. C’est un magicien du ballon. Il fait toujours peur, il peut avoir la grippe, le Covid, un bras cassé, il est toujours capable de sortir un match de malade.
Un petit pronostic ?
Je pense qu’il va y avoir des buts et je dirai trois buts à deux pour Strasbourg.
Quel est ton côté Insupp’ ?
J’ai tendance à me lever, à bouger. Quand il y a un centre, c’est moi qui fait la tête (rires). Je ne crie pas mais je bouge beaucoup. Je ne suis pas à crier dans tous les sens. Au stade, c’est pareil, je n’arrive pas à rester en place.
Nous remercions Thomas pour le temps qu’il nous a accordé. Nous lui souhaitons une belle au côté du Racing Club de Strasbourg.
Retrouvez les premiers numéros de la chronique juste ici :
Insupp’ #1 : Foot Multiple, l’AJ Auxerre mais pas que…
Insupp’ #3 : Loïc le baroudeur, déjà plus de 155 000 kilomètres au compteur pour suivre l’AC Ajaccio
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