[Exclu !] Interview: Papa Yade ? Quesaco encore cette connerie ?

[box type= »info » align= »justify » class= » » width= » »][dropcap]P[/dropcap]apa Yade (du blog Pailladdiction) et ses conneries rejoignent le site. On lui a envoyé des questions à la con. Et le pire, c’est qu’il y a répondu…[/box]

Bon allez zou, interrogatoire : nom, prénom, sexe, âge, mensurations, taille, pointure… On va s’arrêter au principal, parles nous très rapidement de toi. Et la Paillade, une addiction depuis quand ?
Bonjour, je m’appelle Papa Yade*, j’ai le même âge que le MPSC à 2 mois près et je suis accro depuis 81. Je suis allé voir un pailladologue qui m’a dit que j’avais un schéma d’addiction irréversible mais classique : un père qui m’amène au stade, et qui m’amène jouer au MPSC en tout-petits. Puis l’adolescence, la Butte, puis l’âge adulte et un boulot de commercial où je fais mes tournées en fonction des villes où joue la Paillade (Los Angeles… Miami…  euh, non… Châteauroux… Clermont… Gueugnon… ah le bon vieux temps des vendredis soirs).
*pseudo conservé pour raisons professionnelles

Et comment s’est passée cette première histoire d’amour ?
C’était contre Nantes en 81-82, et je ne me souviens plus de grand-chose, hormis la tribune où j’ai été toute mon enfance, le cabanon ancêtre de Gévaudan, et la chanson « cui-cui-cui, les canaris sont cuits ». Quand ça vannait, c’était chaud à l’époque.

Concernant ton blog, en quoi consiste-t-il ? Depuis quand est-il actif ? Comment ça s’est lancé ? Qu’est-ce qui t’a donné l’envie de te lancer dans un tel projet ?
L’idée du blog est venue fin 2008 environ. Au départ, c’est une sorte de cadeau d’anniversaire à mon pote d’enfance, au moins aussi acharné du club que moi. Des private jokes sur des anecdotes de stade à lire à la pause-café au boulot… Et puis, j’en ai parlé à d’autres potes qui en ont parlé, puis des sites comme le vôtre notamment ont mis certains articles en lien, et Pailladdiction a eu un son petit succès, notamment à la coupe du Monde 2010 avec le Journal intime d’Hugo Lloris à Knysna, et surtout à partir de la saison après-titre avec les compte-rendus minute par minute des matchs de la Paillade. Aujourd’hui par manque de temps pour écrire, le blog fait dans l’hibernation sur des périodes de 11 mois par an environ.

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Dis-nous-en plus sur ta « collaboration » avec AP.com. Quel va être ton rôle ici ? Que vas-tu proposer à l’ensemble des internautes ? Même registre que sur ton blog, ou tu penses apporter une touche nouvelle ?
Y a plein de choses décalées qui peuvent être faites, des compte-rendu à la sauce du blog, des billets d’humeur, des sondages à la con … Je vous ai dit OK parce j’aime bien la passion que vous mettez dans le truc depuis tout ce temps, et ça me donne envie de vous filer la main (ce que j’avais déjà fait en 2009-10 sur webmhsc avec les présentations de matchs). Après faudra trouver la formule la moins bouffeuse de temps pour moi, et la plus marrante pour vos lecteurs.

On sait qu’il est très très compliqué de faire vivre un site de supporters et encore plus d’avoir un flux important/régulier de visiteurs…
Sur le flux de visites, je sais pas vraiment ce que c’est de gérer ça. Le blog ayant toujours été en dessous de toute prétention stylistique ou éditoriale, je ne suis jamais parti à la pêche au visiteur. J’ai régulièrement posté des liens sur 2 sites pailladins, sur Facebook et basta.  Et encore ça c’était pour les articles les moins « private jokes »

Beaucoup de fidèles d’AP.com te connaissent et apprécient ton humour…
… Ils connaissent le blog, mais peu au stade me connaissent perso, vu que je communique très rarement en tant que Pailladdiction, Papa Yade et tous les autres sobriquets. Et comme à l’extérieur, je fais presque toujours du hors-parcage mélangé aux autochtones… (je précise à ce sujet que les blagues sur mon voisin de droite ou de gauche n’étaient pas toutes romancées).

Beaucoup aussi n’ont jamais mis le nez dans tes articles ou n’apprécient tout simplement pas de faire de l’humour sur le club…
Quelques soient leurs raisons (pas le temps, ils s’en foutent, ils trouvent pas ça marrant) je les comprend toutes, moi-même parfois je ne suis pas allé relire certains de mes articles. Et je trouve même chouette que certains aient pris de leur temps pour m’écrire qu’ils aimaient pas le blog en général ou tel article en particulier.

Après comme vous le dites, y a ceux qui prennent leur passion pour le club très au sérieux, et se prennent eux-mêmes très au sérieux, mais qui ne se l’avoueront jamais. Et qui ne sont pour le coup vraiment pas drôles dans leur rapport au club. Sans donner de leçon à quiconque, je pense qu’on peut être un acharné, consacrer du temps, de l’argent et des engueulades avec maman, tout ça pour voir les percées messiesques de Mainfroi, les ouvertures millimétrées d’Assoumani ou les frappes rageuses de Bakar dans un coin pérave de notre beau pays, mais tout en conservant un tant soit peu de recul et de dérision sur notre passion et notre condition de supporter. Parce que bon, on reste des regardaïres comme disent les anciens, avec ce que ça comporte de vie par procuration et d’inaction face à l’action (avec les Ultras comme cas à part, qui peuvent s’attribuer plus de mérites de par leur soutien vocal). Enfin bref, l’autodérision et l’humour, on pourrait en parler pendant des heures. Voilà qui pourrait faire de bons sujets d’articles décalés, d’ailleurs…

Penses-tu que l’on peut rire de tout au MHSC ?
Rémi Gaillard a dit « mais pas avec n’importe qui ». A moins que ce ne soit Desproges. A mon humble avis, on devrait pouvoir rire de tout au MHSC, sauf les mères et les habits. Et Souleymane Camara bien sûr. Mais je ne ris pas de tout non plus. Le dernier match à Saint-Etienne ne m’a pas fait marrer par exemple. Et l’an passé, je me souviens d’avoir annulé la parution d’un compte-rendu sur MHSC-Monaco parce que j’y trouvais un côté trop « tir sur l’ambulance » et que j’étais franchement dégoûté par le scénario du match et pour Ligali. Bref, je galèje ceux qui se prennent trop au sérieux, mais moi non plus, je suis pas toujours dans la stricte déconne…

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Au niveau du terrain c’est plutôt compliqué en ce moment. Comment analyses-tu ce début de saison catastrophique ?
Par un ensemble de choses : les moufles de Jourdren, les santiags de Mounié, les rhumatismes d’O Capitao… Comme je suis pas fort en analyses, surtout à jeun, je vais plutôt vous parler de notre nouveau joueur de couloir, le Vanden Borre d’aile. Je l’avais vu plus jeune en Belgique. Déjà très technique et capable de jouer dans une cabine téléphonique. C’est d’ailleurs ce qu’il faisait, il appelait sa mère pour lui expliquer qu’il venait de se faire carjacker, qu’il avait perdu septante mille balles, qu’il avait tâché de courir (déjà à l’époque) mais qu’il avait rien su faire. Je laisse les cinéphiles expliquer aux autres.

Le projet de nouveau stade, on en parle ou tu t’en fous ?
On en parle. Entre les romantiques qui voudraient qu’on reste dans le dernier vestige de l’identité pailladine du club, les pragmatiques qui pensent qu’on ne peut plus se permettre une Mosson, et les encore plus pragmatiques qui pensent que fiscalement, on ne peut pas se permettre un nouveau stade, j’avoue que j’ai le cul entre 3 chaises… Chaque avis a ses côtés séduisants et/ou pertinents.

Ta vision du club aujourd’hui ?
Souvent de profil, un œil sur le jeu, et l’autre sur l’horloge, surtout quand le club a l’idée saugrenue de mener de plus d’un but à l’extérieur… Et sinon, malgré le relatif marasme actuel, celle d’un club unique. Unique dans ses moments de gloire, comme dans ses moments de lose. La chance de supporter ce club alors que je n’ai pas vraiment choisi, c’est un concept auquel je continue à croire. Ça aussi, la chance d’être pour la Paillade, ça pourrait faire un article déconne, qui prêterait à débat, j’en conviens…

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Sans qui la Paillade ne serait pas la Paillade ?
C’est l’histoire de l’œuf et de la poule, ça. Louis Nicollin, of course, mais aussi tant d’autres, ceux qui ont contribué malgré eux à la disparition du SOM, ceux qui ont fondé l’AS Paillade, Carlo Llorens, Geoffrey Doumeng, Gasset père, Frèche… (ne me demandez pas pour Doumeng, ça m’est venu comme ça)

La coupe Intertoto ça te manque ?
Ben non parce que ça existe encore, sauf que ça s’appelle désormais 256èmes de finale de l’Europa Ligue. Une séance de tirs au but en Allemagne, surtout si elle est gagnée, ça par contre, ça manque…

Quel est ton plus gros moment de solitude avec le MHSC? Nîmes 96?
C’était pas mal, mais je serais plus Manchester 91. J’étais pile dans l’axe du coup-franc de Blackmore… J’avais eu l’impression de prendre le ballon en pleine poire.

Tu es plus du style petite tafiole ou te poignarder le cul avec une saucisse ?
Ma mère m’a appris à ne pas jouer avec la nourriture.

Un petit mot sur AP.com ?
Un site de passionnés, et ça c’est que je respecte. Même si je suis pas toujours d’accord avec vos billets d’humeur, c’est le propre des opinions que de porter à désaccord. Donc long live with AP !!!

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On va finir cette interview avec un truc plus bateau, on te donne une rubrique liée à l’histoire du club, tu nous dis ce que ça t’inspire ?
Allez… Mais ne me traitez pas de snobinard si je vous réponds des trucs improbables. Pailladdiction spirit, hein… J’espère que vos lecteurs se prêteront aussi au jeu en commentaires, c’est toujours marrant de brasser des anecdotes.

Un souvenir de jeunesse ?
MHSC-Cannes 1991 : victoire 3-0 avec le feu comme rarement selon moi dans la Butte, au propre comme un figuré. Un match maintenant anodin dans l’histoire du club, mais un vrai bon souvenir de jeunesse. Et à cette époque, les victoires contre Cannes avaient une saveur particulière.

Un joueur ?
Pour ne pas dire Saint-Souleymane Camara, je vais dire Jean-Philippe Sabo, le mal nommé pour un footeux. Jouer avec le MHSC la montée en L1 contre Strasbourg en mai 2009, puis avec ce même Strasbourg en CFA 3 ans plus tard (avec un match de LDC avec l’OM entre-temps), la trajectoire de carrière façon grand écart facial à la JC Van Damme…

Une saison ?
2009-2010, il y avait un peu tout ce qu’il faut. La joie populaire des retrouvailles avec la L1, les parcages garnis, un peu du Crazy Gang de Wimbledon 90 sur le terrain avec Jeunechamp ou Spahic en Vinnie Jones, et Montaño en John Fasanu, quelques kilogrammes de finesse avec Ait Fana, un top but de la saison avec la collection privée de Camara, du Pitau, du Costa… Et cet assistant de Mr Vileo qui s’il nous avait accordé ce but valable contre Monaco… mais n’en parlons plus.

Un entraîneur ?
Jeannot « Pep » Fernandez, qui d’autre ? L’homme a patiemment façonné l’antimatière footballistique, la perfection faite purge pour arriver à l’œuvre de sa vie:  souvenez-vous de ce 0-0 contre Reims.

Une tête de turc ?
Aucune, juste un chouchou. Tu nous as quitté pour les Amériques, laissant le blog orphelin… Pas une carte, pas un SMS… Emanuel Herrera, tu as beaucoup manqué sous nos couleurs, tu manques toujours autant aujourd’hui. Reviens, pitié, ne serait-ce que pour 5 minutes d’arrêts de jeu…

Un chant pailladin ?
Le « un jour je dis à ma femme, ce soir je vais au stade… », un manifeste. Homme femme, mode d’emploi.

Une « défaite encourageante » ?
Gerland l’année du titre. Une vraie défaite de champions.

Un nul héroïque ?
Gerland juste après celui à Eindhoven, en 90. 3-0 à la 75ème, 3-3 à la fin. Parler des remontées au score pailladines à l’extérieur, c’est un peu comme raconter l’histoire de l’homme qui mord le chien, mais elles sont d’autant plus belles qu’elles sont rares.

Une victoire peu glorieuse ?
Istres en 32ème de finale de la fameuse coupe de France 1990. A l’arrache, avec un but de Ferhaoui tout à la fin. Gloire à celui qui avait lancé « Montpellier à Paris » en sortant du stade de Châteaurenard. Un visionnaire…

Un joueur adverse ?
Pascal Olmeta avec le RP1, pour son enchaînement poitrine-ciseau retourné sous le nez de Cantona en championnat à la Mosson.

Une devise ?
« Quelque soit l’orientation de ta maison, elle sera toujours à l’ombre de Montpellier » proverbe de maçon gardois.

Un gardien ?
Jourdren. Parce que “when the seagulls follow the trawler, it is because they think they will throw a journalist to the sea”.

Un défenseur ?
Julio Cesar. L’homme qui trouve un côté autobiographique aux Chuck Norris Facts.

Un milieu ?
Roberto Assis. L’homme qui arrive juste avant Rémi Gaillard dans l’histoire du club. Je ne parle pas de dictionnaire.

Un attaquant ?
Lafourcade, pour son match à Rennes en coupe, et aussi pour ses débuts la seule fois où on gagne à Bordeaux en championnat. Dire qu’il avait signé à Luzenac, ça c’est moins chounard.

Un objet fétiche ?
Ben justement, le calendrier qui servait à chronométrer Roberto Assis sur 100 mètres.

Une banderole adverse ?
« Omar m’a trahi » des nîmois, quand Belbey avait signé chez nous, et faisait son retour dans leur stade. La preuve que des fois, ils sont drôles volontairement.

Une erreur d’arbitrage ?
Le but de Basile Boli pour l’OM fin 1990 au Vélodrome. Posté en sentinelle devant Barrabé, on pouvait même plus dire que Boli était hors-jeu, le gars avait carrément oublié de changer de camp à la mi-temps. Ah les années Tapie…

Un but ?
Celui de Baills aux Costières avec Strasbourg. Une percée à la Messi sur 60 mètres. Un but avec une symbolique certaine.

Une déclaration de Loulou ?
Je cite souvent celle sur Kosecki à Bordeaux, alors pour changer, je vais dire celle à Jour de Foot « oh Canale, faut rendre l’antenne là, y a le Journal du Harde qui commence, oh »

C’est à vous !

 

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