
Non, l’«absence de mesure» de la DNCG n’est pas une victoire pour le MHSC
Hier, le Montpellier Hérault Sport Club a passé avec succès l’examen de ses comptes par la DNCG. Contrairement à ce que beaucoup redoutaient, aucune sanction n’a été prononcée contre le club : ni encadrement de la masse salariale, ni interdiction de recrutement. Une issue qui pourrait paraître positive au premier abord, et dont beaucoup se réjouissent, mais qui ne retire rien à la réalité préoccupante.
Cet été déjà, avec la chute des droits TV, les premiers états évoquaient un déficit structurel de 25 millions d’euros dans les caisses du MHSC. Laurent Nicollin l’affirmait lui-même. Le matin même du passage devant la DNCG, la presse rapportait un trou budgétaire d’au moins 15 millions d’euros, mettant en lumière une situation financière tendue. Pourtant, le club a réussi à éviter toute sanction sans procéder à des ventes significatives de joueurs lors du dernier mercato estival.

Si le club n’a pas subi de sanctions, c’est en grande partie grâce à l’intervention de son actionnaire principal, le Groupe Nicollin. Ce dernier, comme à son habitude, s’est engagé à combler les dettes d’ici la fin de la saison, offrant une bouffée d’oxygène immédiate au MHSC. Laurent Nicollin a d’ailleurs déclaré au Midi Libre : “On a apporté ce qu’on avait à apporter. On soutient le club pour qu’il aille le mieux possible et on s’engage pour cela. On fait front avec mon frère“. Mais cette dépendance envers l’actionnaire principal n’est pas sans conséquence : même si les dettes sont réglées à court terme, elles restent inscrites dans les échéances qui s’ensuivent et se cumulent au traditionnel déficit structurel. En d’autres termes, le MHSC devient toujours plus dépendant de son créancier, rendant sa situation structurelle encore plus instable.
Le maintien des finances repose ainsi sur une hypothèse claire : des ventes de joueurs lors du prochain mercato d’hiver. En attendant également la fin de contrat de joueurs avec des salaires conséquents, à commencer par Wahbi Khazri dès juin prochain. Or, cette stratégie de vente est limitée. Non seulement le marché hivernal est souvent moins lucratif, mais elle pourrait également affaiblir l’effectif de Jean-Louis Gasset, compromettant les performances sportives du club. La Paillade étant en prime déjà mal embarquée dans la quête d’un hypothétique maintien.
Si le passage devant la DNCG peut être vu comme une absence de défaite, ce n’est donc en rien une victoire. Le MHSC n’a fait que repousser l’inévitable : le besoin de réformes structurelles pour retrouver une véritable stabilité financière. Sans cela, le club continuera à vivre au bord du gouffre, comptant sur des solutions de dernier recours pour éviter la chute. Les supporters ont de quoi s’inquiéter mais la gestion de Laurent Nicollin a souvent été pertinente par le passé également. À lui et son équipe de rebondir. Ce répit ne doit en tout cas pas masquer les défis à venir. Le MHSC doit non seulement rétablir un équilibre financier durable, mais aussi veiller à ne pas compromettre son avenir sportif en bradant ses talents. Le véritable test commencera après ce sursis, avec un mercato d’hiver crucial et de nouveaux choix stratégiques à long terme.

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