
Communication, perte de supporters, stade fantôme – On pose le débat !
Ca fait mal. Chaque soir de match où les supporters « enragés » (comme dirait Loulou) du MHSC s’installent dans leur tribune, le réflexe est le même : On regarde l’écran géant. Ouf, le coup d’envoi est dans quinze minutes, les gens sont à la buvette, ils vont arriver.
Finalement c’est la même histoire : Passées ces quinze minutes, la seule tribune vide qui se remplit, c’est la Butte. Et là, on pense à plein de choses. Aux images d’un stade vide sur BeIN Sports, au touriste assis à côté qui se demande pourquoi il n’y a personne alors que « c’est quand même Montpellier ! ». On se demande même parfois ce que pensent les joueurs, acteurs d’une pièce sans public.
On a donc décidé de rouvrir le débat. Sans parler ni de nouveau stade, ni de prix des places.
Surtout n’hésitez pas à réagir en commentaires et à être constructifs. Que ce soit AllezPaillade où les supporters individuellement, on ne veut que le bien du club !
Le manque d’ambition du club vide-t’il le stade ?
C’est peut-être malheureux mais assister à un match, aujourd’hui, va bien au-delà d’un simple acte de passion (nous aborderons ce sujet plus bas). Le football moderne impose que chaque club vende ses matchs comme une entreprise vend une prestation de service ou un produit. Force est de constater qu’à Montpellier, le produit ne se vend plus.
- Abonnement, billets : Pour voir quoi ?
Si on reste dans cette logique de proposer un produit, il faut tout simplement le vendre, donner l’envie d’acheter.
Or, depuis déjà quelques saisons, on ne sait plus pourquoi on va au stade (si ce n’est pour voir un match, évidemment.) Que va t’on voir ? Une équipe se battre pour accrocher le top 5 ? Une équipe se battre pour la 17ème place ? On ne sait pas.
La communication du MHSC sur l’objectif de l’année n’est jamais claire. Ne vaudrait-il pas mieux prendre le risque d’annoncer un projet et ce que l’on va mettre en œuvre pour y arriver ?
Rien de concret n’est proposé aux supporters : Abonnez-vous, oui, pour voir quoi ? Le résultat est sans appel avec 5500 abonnés cette saison. Après avoir été champion de France, ne sommes-nous pas en droit d’attendre autre chose qu’une bagarre pour la 17ème place à trois journées de la fin ?
- Abonnement, billets : Pour voir qui ?
Cela va de pair avec l’ambition du club. Le jour où on aura de réels objectifs, on pourra espérer un mercato qui ira dans le sens des ambitions. Attention : le Montpellier Hérault n’est pas le Barça, on le sait. On ne s’attend pas à voir débarquer Neymar ou Suarez. Philippe Peybernes nous avait d’ailleurs accordé une entrevue pour nous expliquer la situation financière (ici). Mais cette saison encore nous avons regardé passer les trains. Un MHSC spectateur du mercato, des noms alléchants qui préfèrent finalement partir en D2 anglaise où aller se les geler à Lille. On a même des joueurs qui annoncent avoir envie de venir au MHSC et qui, finalement, nous expliquent que le club n’a pas daigné leur répondre. Cette saison encore, un mercato sans cohérence avec un coach qui n’est pas au courant des départs.
Au final, des supporters frustrés et en colère qui s’en remettent aux réseaux sociaux pour demander au club de bouger.
Au final, des supporters qui se contenteront d’un streaming pourri pour regarder un match qui se joue à quelques kilomètres d’eux.
Donner envie de venir et revenir, tout simplement
Malgré tout, les tribunes ne sont pas réellement désertes. Certes dégarnies, mais pas vides. Les 9000 et quelques supporters présents samedi dernier sont surtout des gens qui ont le sang orange et bleu. Peu importe l’affiche où le temps qu’il fait, il seront là. Ceux-là sont fidélisés et se fichent éperdument de devoir traverser un pont en bois sans éclairage ou de se mettre à l’abri sous la tribune Aigoual un jour de déluge.
Le club fait déjà des efforts en terme de communication, surtout sur les réseaux sociaux, très conviviaux à l’égard de la #TeamMHSC. On peut constater un rapprochement vers les supporters (portraits, interviews par le webmaster du club aux abords du stade et au centre d’entraînement…)
- Voir plus grand en matière de communication
Soyons honnêtes : vous vous promenez, un samedi après-midi dans Montpellier. Il est 16 heures et il y a un match à la Mosson à 20 heures. Si vous n’êtes pas à fond derrière le MHSC, vous ne le savez pas. Il n’y a pas une seule trace du match en ville, à moins de venir coller son nez sur la vitrine de la boutique officielle, ou de passer devant un bar qui annonce retransmettre la rencontre. Sinon, rien. Ni sur l’affiche, ni sur l’horaire, ni même sur comment s’y rendre.
Avec un stade excentré des « lieux de vie » principaux de la ville, il paraît inévitable d’élargir la communication sur Montpellier et alentours. Le MHR le fait parfois, avec des panneaux publicitaires au bord des routes, répartis sur la métropole), tout comme le Montpellier Handball. Le club universitaire de volley (MAVUC) remplit toujours le Palais des Sports Chaban Delmas et le MWP (water-polo) est en train de s’y mettre.
Pour le foot, il suffit d’ailleurs (même si c’est dangereux, surtout par la route) de se rendre chez nos voisins nîmois pour voir que c’est également ce qu’ils font, sur certains matchs. Et la ville était au couleurs du club pour lancer leur campagne d’abonnement la saison dernière.
- Se rapprocher de ceux qui sont loin
Ce n’est un secret pour personne, le vivier de supporters du Montpellier Hérault est dans l’Hérault, mais pas principalement sur Montpellier. On le sait, à Montpellier, ville étudiante à fort turnover, difficile de créer un socle stable.
Pourtant, si on va faire un tour du côté de Sète, Balaruc, Lunel, Mauguio, le Crès, Vendargues, etc… l’orange et bleu y est bien présent, ce qui laisse à penser qu’il y a bien plus que « 6000 personnes qui bandent pour le club » comme l’a dit Louis Nicollin.
Allez, soyons fous, inspirons-nous du Barça, et rendons-nous à Tarragone, à 100 kilomètres de Barcelone. En plein sur la rambla de Tarragone, vous pouvez trouver une boutique officielle itinérante qui propose un pack comprenant l’entrée pour un match au Camp Nou ET l’aller-retour en bus, depuis le centre-ville. Pas de problème de trajet, pas de problème de parking.
Pourquoi ne pas se rapprocher des villes et villages autour de Montpellier et proposer un système similaire avec des navettes ? Ne serait-il pas génial de voir arriver des bus de supporters, à domicile ? (Edit: le club vient de mettre en place des navettes, infos ici)
- Créer l’émulation autour du match et du stade
C’est là que tout se joue. Quelqu’un qui vient au stade pour la première fois doit avoir envie de revenir. Lors de la réception d’Angers, deux supporters angevins trainaient aux abords du stade une heure avant le coup d’envoi, et se demandaient « mais il n’y a rien à faire avant les matchs ? »
Pourtant, l’Avenue Heidelberg qui longe le stade renferme un potentiel énorme : c’est un passage obligé pour accéder à la Mosson. Pourquoi ne pas créer une sorte de fan-zone MHSC à partir d’un certain point de l’avenue ? Voire même sur le parvis du stade ? Un endroit où on puisse venir avant et après les matchs. Encore une fois, l’exemple tout bête est celui de l’Altrad Stadium … (bon, si on fait ça, ce serait pas mal de ne pas fermer le parking de la Mosson 1h après la fin du match, logiquement.)
Accueil et hospitalité : le club sait déjà le faire !
Ceux qui ont déjà eu l’occasion d’assister aux matchs en tribune Haut-Languedoc le savent. Vous êtes accueilli à l’entrée des tribunes par des hôtesses qui vous remettent la feuille de match, guidés jusqu’à votre siège sans rien demander. Et pour peu que vous ayez accès à un des salons « VIP » du club, (Atalsia ou Eindhoven), tout le staff sera aux petits soins pour vous.
Certes, on parle de prestations haut-de-gamme. Mais l’accueil en tribune, cette chose toute simple, peut déjà être largement amélioré en s’inspirant de ce qui se fait… dans la tribune d’à côté.
A nous aussi de nous bouger
Le but de cet article n’était en aucun cas de charger le club, mais d’ouvrir un débat nécessaire à la survie du football professionnel montpelliérain.
Il faut également évoquer notre cas, à nous, supporters. Peut-être devrions nous faire l’effort, pour notre club, de venir quand il pleut, quand l’affiche n’est pas reluisante, quand on sait que l’équipe aura besoin de nous.
Bien évidemment, la concurrence avec notre canapé est rude, mais il faut aussi montrer à la direction que nous serons derrière eux quoi qu’il arrive, contrairement à d’autres écuries méditerranéennes. Même s’il faut qu’ils comprennent que nos attentes sont on ne peut plus normales venant d’un club de Ligue 1. Mais c’est aussi ça l’Esprit Paillade. Nous en sommes, en tant que « 6000 qui bandent pour le club« , les garants, et il faut donner envie au staff et aux joueurs de se défoncer pour nous.
-Garbancito
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